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Projet International d'exploration de la calotte polaire de l'Antarctique de l'Est – EAIIST

Une caravane, des scientifiques, l'Antarctique et l'immensité de l'inconnu en face de soi

Les régions polaires sont les zones les plus sensibles au réchauffement global et le futur de notre environnement sera conditionnée par leurs évolutions. Le projet de notre transverse scientifique en autonomie sur le centre du plateau Antarctique a pour objectif de comprendre comment ces zones inconnues et inexplorées réagissent aux changements climatiques. Il s'agit notamment de comprendre l'impacte des ces régions sur le niveau des océans.

Une traverse scientifique au milieu de l'Antarctique pour comprendre notre climat et son futur

Des scientifiques Français, Italiens, et Australiens unissent leurs connaissances et savoir-faire pour étudier l’intérieur du plateau Antarctique entre la station Concordia (75°S, 123° E, Fr/It) et la station US Pôle Sud (90°, US). Les objectifs scientifiques du projet EAIIST sont d’étudier les zones englace´es du continent Antarctique dans ses parties les plus arides. Ces zones largement inexplorées et me´connues offrent des caractéristiques morphologiques uniques et extraordinaires, probablement analogues a` la période glaciaire pour les sites de forage profonds comme Do^me C. L’idée est d’explorer et d’étudier au moyen de véhicules terrestres les dimensions géophysiques (physique de la neige, bilan de masse, densité, tempe´rature, sismicité, etc.), géochimiques (impuretés, aérosols, transfert air-neige, isotopes de l’eau) et météorologiques (stations météo automatiques, dynamique atmosphérique) de ces régions inhospitalières, reculées et méconnues de la planète mais pourtant essentielles au fonctionnement de la machine climatique terrestre.

Pour répondre aux questions scientifiques, un programme coordonné d'observations de terrain, de télédétection, de mesures en laboratoire, de synthèse et d'intégration des données a été établi lors de rencontres entre les scientifiques. Lors de la traverse des expériences mobiles et fixes seront menées pour coupler les études spatiales et temporelles. La traversée permettra le déploiement d'instruments autonomes fonctionnant toute l'année grâce à des sources d’énergie autonome (batteries, panneaux solaires, éoliennes) afin de prolonger les relevés et d'accéder à un enregistrement saisonnier complet des paramètres physiques, glaciologiques et géophysiques des sites visités.

Les sismologues trouveront l'endroit le plus calme de la Terre, à des milliers de kilomètres de toute présence humaine. Ils détermineront la structure interne de la glace, la densité du névé et de la glace, le profil du lit rocheux et enregistreront le son des ondes océaniques et atmosphériques.

Les chimistes échantillonneront la neige et l'atmosphère les plus pures, ce qui permettra de révéler la «vraie« chimie de bruit fond loin des activités des stations polaires mais aussi les différences et les similitudes avec les autres régions de l’Antarctique. Ils établiront la capacité de ces régions hyperarides à enregistrer l'information climatique dans les glaces.

Les physiciens étudieront les plus grandes structures de surface du monde, sculptées par le vent et le régime d'accumulation extrême. Ils amélioreront ainsi notre compréhension des processus physiques qui affectent la métamorphose de la neige en effectuant des mesures glaciologiques et optiques précises. Ils relieront les données au sol aux données satellitaires afin d'améliorer notre connaissance du bilan de masse dans des régions insuffisamment documentées. Ensemble, les scientifiques caractériseront cet environnement considéré comme le seul analogue à l'âge glaciaire du plateau antarctique.

Pas de résultats à ce stade. L'ensemble des activités concerne la préparation de la traverse : achat d'équipement, recrutement d'étudiants et jeunes chercheurs, transport du matériel, organisation et coordination des activités avec les partenaires étrangers, choix des stratégies d'échantillonnage.

Le projet est l'une des plus importantes propositions de collaboration entre l'Italie, l'Australie et la France dans l'Antarctique à ce jour, et sera probablement un tremplin vers de futurs collaborations internationales. Nous prévoyons de former de jeunes scientifiques au milieu polaire afin de construire la prochaine génération de chercheurs. La recherche antarctique a toujours été un domaine de collaboration internationale, entravé par le coût de la science et la rudesse des conditions, mais encouragé par le contexte politique du traité sur l'Antarctique. Le projet EAIIST poursuit cette vision de l'Antarctique en tant que lieu de science, de paix et d'amitié entre les nations pour le bien-être de l'humanité.

1. Favier, V., G. Krinner, C. Amory, H. Gallée, Beaumet J., C. Agosta, Antarctica-Regional Climate and Surface Mass Budget, Current Climate Change Reports, DOI 10.1007/s40641-017-0072-z, 2017a
2. Agosta, C., C. Amory, C. Kittel, A. Orsi, V. Favier, H. Gallée, M. R. van den Broeke, J. T. M. Lenaerts, J. M. van Wessem, and X. Fettweis, (2018) Antarctic surface mass balance estimates: clear added value of two regional atmospheric models compared to reanalyses for precipitation gradients, progress required for erosion-deposion and low-level sublimation processes, The Cryosphere Discussion, 2018, soumis

Des scientifiques Italiens, Américains Australiens et Français unissent leurs connaissances et savoir-faire pour étudier l’intérieur du plateau Antarctique entre la station Concordia (75°S, 123° E, Fr/It) et la station US Pôle Sud (90°, US). Les objectifs scientifiques du projet EAIIST sont d’étudier les zones englacées du continent Antarctique dans ses parties les plus arides. Ces zones largement inexplorées et méconnues offrent des caractéristiques morphologiques uniques et extraordinaires, probablement analogues à la période glaciaire pour les sites de forage profonds comme Dôme C. L’idée est d’explorer et d’étudier au moyen de véhicules terrestres les dimensions géophysiques (physique de la neige, bilan de masse, densité, température, sismicité, etc.), géochimiques (impuretés, aérosols, transfert air-neige, isotopes de l’eau) et météorologiques (stations météo automatiques, dynamique atmosphérique) de ces régions inhospitalières, reculées et méconnues de la planète mais pourtant essentielles au fonctionnement de la machine climatique terrestre.

Coordination du projet

Joel Savarino (Laboratoire de Glaciologie et Géophysique de l'environnement)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

UGA - LGGE Laboratoire de Glaciologie et Géophysique de l'environnement
LSCE Laoratoire des sciences du climat et de l'environnement
CNRS DR12 - CEREGE Centre National de la Recherche Scientifique Délégation Provence et Corse - Centre Européen de Recherche et d'Enseignement en Geoscience de l'Environnement
IPGS Institut de Physique du globe de Strasbourg
UNIVE Università Ca' Foscari Venezia
DC-TSE Dartmouth College-Thayer School Of Engineering
AAD Australian Antarctic Division

Aide de l'ANR 979 313 euros
Début et durée du projet scientifique : décembre 2016 - 48 Mois

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