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22/01/2015

Pollution de l’air : un instrument développé dans le cadre du projet LOAC utilisé à Paris

Qu’il s’agisse de l’air extérieur ou de celui des environnements clos, l’air est susceptible d’être pollué par des substances chimiques, des bio-contaminants ou des particules pouvant nuire à la santé. Ces polluants peuvent être d’origine naturelle ou être liés à l’activité humaine. La détection des particules d’aérosols de dimension allant de quelques dixièmes de micromètres à quelques dizaines de micromètres représente ainsi un enjeu fondamental pour la santé humaine en termes de pollution de l’air ambiant.

Suite aux nombreux épisodes d’alerte à la pollution , la ville de Paris a décidé de recourir à un instrument de mesure à la pointe de la technologie afin d’assurer un suivi le plus fin possible de la présence de particules ultrafines dans l’air de la capitale et d’identifier leur origine. Sur le court terme, ces particules sont en effet responsables de toux et d’irritation des voies respiratoires, mais pour des expositions à long terme, elles peuvent être à l’origine de pathologies chroniques (cancer, maladies cardio-vasculaires...). Leur suivi et la réduction de leur présence sont donc des enjeux important de santé publique.

Des analyses en temps réel

Développé grâce au projet LOAC –Light Optical Aerosol Counter- financé par l’ANR, un mini compteur-granulomètre d’aérosols atmosphériques a été placé dans le ballon de Paris, qui s’élève chaque jour au-dessus de la capitale depuis le parc André-Citroën. Depuis mai 2013, il suit ainsi la présence dans l’air parisien de particules de taille inférieure à un micromètre. Cette expérimentation menée en collaboration par la Ville de Paris, Airparif, Generali, le CNRS et Aérophile fournit donc en temps réel des données sur la qualité de l’air parisien ? Elle a permis de confirmer que les deux éléments principaux à l’origine des pics de pollution dans la région parisienne sont le trafic routier et le chauffage individuel au bois.

Durant les deux pics de pollution observés dans la capitale en décembre 2013 et en mars 2014, les teneurs en particules ultrafines mesurées étaient quinze fois plus fortes qu’en temps normal. La valeur la plus forte a été atteinte le 13 décembre 2013, avec un pic à 6 millions de particules ultrafines par litre, au lieu de 200 000 lors d’une journée standard, une pollution considérée comme équivalente à du tabagisme passif permanent. Un plan contre la pollution dans la métropole parisienne devrait être présenté début 2015 par la municipalité.

Plus d’informations :

Le projet LOAC

Financé en 2010 dans le cadre du programme Ecotechnologies et Développement Durable, le projet LOAC, a réuni des équipes issues du CNRS, de l’université Paul Sabatier de Toulouse, du CEA et de l’entreprise Environnement SA. A l’issue de trois années de travail, il a permis d’aboutir à un prototype basé sur un concept de mesure innovant, capable de déterminer la concentration et la taille des particules solides et liquides dans l’air dans une gamme de taille allant d’environ 0,2 à 100 µm, et de déterminer leur nature principale (particules naturelles ou pollution). Il est capable de mesurer jusqu’à environ 1 000 particules par cm3 dans le cas de nuages ou de brouillard, mais il a également été développé pour effectuer des mesures au sol ou au sein de l’atmosphère depuis des vols sous ballons ou à bord de drones. Dans le cadre des 8èmes journées des écotechnologies organisées par l’ANR en avril 2014, ce projet a été récompensé par un prix de l’innovation.

Mis à jour le 21 mars 2019
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