RA-COVID-19 V3 - Recherche - Action Coronavirus disease 2019 - Vague 3

Impacts des communications publiques et recommandations pour améliorer les messages de santé: double étude longitudinale qualitative et expérimentale – Com Covid-19

Résumé de soumission

Ce projet interdisciplinaire vise à poursuivre les recherches-actions engagées, sans financement, dès le 1er jour du confinement. En cette période de crise sanitaire majeure, si la communication publique (État, organisme de santé publique…) est extrêmement importante pour les populations et la gestion du pays, elle est très difficile à concevoir (problèmes de compréhension, contradiction dans les messages...) et peut aboutir à produire des effets inverses à ceux attendus, ce qui peut être délétère en situation de confinement puis de déconfinement. Or, en basant les actions de communication et la politique d’information des citoyens sur des recherches scientifiques, on peut significativement améliorer leur efficacité. Notre projet, d'une logique « evidence-based » alliant méthodologie expérimentale et méthodologie qualitative longitudinale (entretiens en profondeur) a pour objectif :
- de mieux comprendre, d’une part, la perception des politiques publiques, de la communication de crise mises en œuvre par les instances publiques avec des analyses de la réception, de l'acceptation et des réactions aux politiques publiques de lutte contre l'épidémie et, d’autre part, les besoins en informations des citoyens pour contribuer à effectuer un « retour d’expériences » aux pouvoirs publics qui en sont demandeurs (demande explicite de Santé Publique France qui participe à ce projet, sans le financer).
- d'élaborer des recommandations directement et immédiatement opérationnelles, à destination des instances publiques (notamment de santé publique) pour contribuer à améliorer la politique de communication et proposer des messages de prévention efficaces liés à l'épidémie de la Covid-19. Ces recommandations seront basées sur deux recherches de terrain complémentaires, déjà engagées.
Premièrement, deux expérimentations randomisées contrôlées pour accroître l'efficience des opérations de communication des pouvoirs publics à destination des Français a) en confinement puis b) déconfinement : a) quels messages sont les plus efficaces pour motiver les personnes à rester confinées (les Français ne sont pas à l’abri d’un reconfinement), à pratiquer les gestes barrières, à s’occuper de leur santé psychologique (stress...) et physique (alimentation, sommeil, activités physiques...), à s'occuper des proches vulnérables… b) En déconfinement : pour qu'elles poursuivent les gestes barrières et le port de masques, consultent et se fassent dépister dès les moindres symptômes. Les premiers résultats de la première expérimentation ont permis d’établir un classement des messages les plus efficaces en confinement et ont montré que les femmes et les hommes y réagissent différemment. Il nous faut, d’une part, poursuivre l’analyse des résultats et publier et, d’autre part, envisager une expérimentation identique mais en contexte de déconfinement.
Deuxièmement, nous avons mis en œuvre dès les premiers jours du confinement des vagues d’enquêtes qualitatives régulières (entretiens en profondeur en visioconférence, tous les 10 jours) de manière à avoir un suivi longitudinal et en profondeur d’une même population diversifiée de Français. En effet, pour concevoir de bons messages et bien informer les Français, il convient de connaître leur « vécu », leur besoin en informations et d'adapter les messages à ce que les personnes vivent (au 10 mai : 189 h d’entretiens ont été réalisées). Nous souhaitons poursuivre les entretiens en contexte de déconfinement poursuivre leur analyse en partie commencée et construire des séries de recommandations en fonction des phases, dont certaines sont déjà repérées, par lesquelles passent le panel de sujets. Depuis début avril, sur leur demande, nous remontons nos résultats en temps réel, au Comité scientifique Covid-19, au Service d’Information du Gouvernement (Premier Ministre) et à Santé Publique France afin d'aider les décideurs publics à prendre les meilleures décisions en matière de communication publique.

Coordination du projet

Didier COURBET (Institut Méditerranéen des Sciences de l'Information et de la Communication)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

LPS Laboratoire de Psychologie Sociale
IMSIC Institut Méditerranéen des Sciences de l'Information et de la Communication
Cret-log Cret-log

Aide de l'ANR 27 000 euros
Début et durée du projet scientifique : juin 2020 - 9 Mois

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