CES - Contaminants, Ecosystèmes, Santé

Contaminants chez les prédateurs supérieurs polaires: niveaux et effets des polluants organiques et métaux lourds sur la physiologie du stress et le devenir des oiseaux marins des Terres Australes Françaises (TAAF) – POLARTOP

Résumé de soumission

La biodiversité antarctique est caractérisée par de spectaculaires colonies d’oiseaux et de mammifères marins. Malgré leur éloignement des centres industriels, les régions polaires connaissent des apports (métaux lourds et composé organiques) d’origine anthropique, par le biais du transport global de contaminants dans l’atmosphère et la circulation marine. L’Antarctique était considérée comme un continent préservé jusqu’à la découverte dans les années 60 de polluants organiques persistants (POPs). En Antarctique, ces POPs peuvent s’accumuler dans les tissus des prédateurs supérieurs et ainsi menacer la biodiversité polaire. En Arctique, des niveaux très élevés de polluants ont été souvent rapportés, assortis d’effets néfastes sur le comportement, la physiologie et le devenir de plusieurs espèces d’oiseaux marins. En Antarctique, en revanche, l’état des connaissances est bien moindre, même si des niveaux élevés de polychlorobiphényles (PCB), hexachlorocyclohexane (HCB) et plus récemment de polybromodiphényléther ont été décrit dans les tissus de certains oiseaux marins antarctiques. Il faut noter que l’essentiel des recherches sur les polluants ont été conduites sur un nombre limité d’espèces et principalement en zone strictement antarctique. Cependant, dans les zones subtropicales et subantarctiques qui recèlent pourtant des millions de couples d’oiseaux marins tels qu’albatros, pétrels et manchots, les informations relatives aux niveaux de pollution manquent cruellement. C’est en particulier le cas pour les Terres Australes et Antarctiques Françaises (TAAF) qui s’étendent de la zone subtropicale à l’Antarctique et abritent des populations considérables d’oiseaux marins dont certains sont endémiques et gravement menacés. La France est donc responsable d’une part importante de la biodiversité de l’Océan Indien Austral et il y a un besoins urgent d’information sur les niveaux de pollutions présents chez les oiseaux marins de ce secteur. Le Centre d’Etudes Biologiques de Chizé conduit depuis plusieurs décennies un suivi démographique à long-terme des oiseaux marins des TAAF. Ce suivi exceptionnel permet d’avoir des informations détaillées sur l’âge, la survie et le succès reproducteurs de milliers d’oiseaux bagués. Nous voulons profiter de cette situation pour mettre en place un projet pluridisciplinaire (POLARTOP) réunissant écologistes, physiologistes et écotoxicologues afin de: 1) décrire les niveaux de polluants organiques et de métaux lourds présents chez les principaux oiseaux marins des TAAF selon un gradient subtropical-Antarctique. Nous utiliserons une méthode d’échantillonnage non-destructrice (prise de sang et plumes) et rechercherons les composés organiques (DDT, DDD, DDE, HCB, PCBs, et PBDEs) et métaux lourds (As, Cd, Hg, Pb) connus pour être toxiques et pour s’accumuler dans les tissus des oiseaux marins; 2) comparer et interpréter les niveaux de contaminants observés en intégrant les niveaux trophiques et zones d’alimentation (via les isotopes stables ?15N & ?13C), afin d’utiliser les oiseaux marins comme biosentinelles de l’exposition au contaminant du réseau trophique pélagique; et 3) d’étudier en détails les effets ces polluants sur la réponse hormonale au stress et sur la survie et la reproduction. La réponse au stress est une fonction majeure permettant d’adapter la physiologie et le comportement face aux contraintes de l’environnement. Nous testerons l’influence des polluants en soumettant les individus à un protocole de stress transitoire. De façon à mesurer l’impact des taux de contaminants sur la survie et la reproduction, nous utiliserons les dernier développements des modèle de capture-marque-recapture qui permettent de prendre en compte finement les probabilités de captures et fournissent des estimations robustes des probabilités de survie.

Coordination du projet

Olivier CHASTEL (Organisme de recherche)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

Aide de l'ANR 499 984 euros
Début et durée du projet scientifique : - 48 Mois

Liens utiles

Explorez notre base de projets financés

 

 

L’ANR met à disposition ses jeux de données sur les projets, cliquez ici pour en savoir plus.

Inscrivez-vous à notre newsletter
pour recevoir nos actualités
S'inscrire à notre newsletter