Blanc SHS 1 - Sciences humaines et sociales : Sociétés, espace, organisations et marchés

Les Multiples Dimensions de l’Inégalité – MULTINEQ

Résumé de soumission

Au cours des vingt dernières années le monde a subi de profonds changements largement associés à la globalisation. Nous avons assisté à la rapide expansion des économies d'Asie, à l'effondrement de l'Union Soviétique, au déclin économique et social de l'Afrique sub-saharienne, à la stagnation de nombreux pays du Pacifique et à une incertitude accrue dans les pays d'Amérique Centrale et du Sud. Si les pays développés ont vu leurs revenus par tête -- ainsi que leur niveau de vie apprécié au moyen des indices traditionnels -- augmenter, ils n'en ont pas moins subi des changements internes importants, qui ont donné lieu de profondes inquiétudes concernant l'exclusion, l'insécurité, la satisfaction personnelle et le bonheur.

On a considéré pendant très longtemps que le PNB constituait une mesure satisfaisante du niveau de vie d'un pays. Bien qu'ayant fait l'objet d'attaques répétées de la part des économistes théoriciens dès le début des années soixante, il ne fait aucun doute que les changements survenus récemment sont à l'origine d'un renouveau d'intérêt croissant tant de la part de l'opinion que de la classe politique. En tant que mesure monétaire, le PNB prête peu d'attention à la distribution de celui-ci ainsi qu'au bien-être et aux aux activités humaines pour lesquels il n'existe pas de prix du marché. En tant que mesure de flux de production, il ignore également l'impact des activités productives sur le stock des ressources disponibles pour les générations futures. En tant que photographie instantannée, il n'apporte pas d'information aux citoyens sur les perspectives d'avenir (e.g. retraîtes) ainsi que sur la survenance d'évènements imprévus (e.g. risques de chômage et de maladie). Ces limites expliquent pour une large part le scepticisme croissant concernant l'utilisation du PNB pour effectuer des comparaisons de niveaux de vie entre sociétés.

On peut distinguer quatre approches distinctes afin de remédier aux insuffisances du PNB comme mesure du niveau de vie. Une première approche, initiée par Nordhaus et Tobin au début des années soixante-dix, consiste à corriger le PNB en éliminant les éléments qui ne contribuent pas au bien-être et en ajoutant des évaluations monétaires des éléments qui améliorent le bien-être. Une seconde méthode consiste à compléter l'information apportée par le PNB par l'adjonction d'une batterie d'indices mesurant les aspects non-économiques et non-matériel du bien-être individuel. A un niveau plus pratique, une troisième approche consiste à utiliser des mesures multidimensionnelles du bien-être. L'exemple le plus connu est l'Indice de Développement Humain (IDH) du Programme de Développement des Nations Unies qui combine le PNB par tête, l'espérance de vie à la naissance, le taux d'alphabétisation des adultes et le taux de scolarisation. Enfin, une quatrième approche propose d'apprécier le bien-être à partir des mesures subjectives du bonheur partant de l'idée que les individus sont les mieux placés pour se prononcer sur leurs conditions de vie.

Il ne fait nul doute que des efforts importants ont été accomplis pour fournir des mesures plus adéquates du bien-être social. Nous estimons toutefois que les différentes techniques qui ont été proposées, soit
(i) laissent de côté certaines dimensions du bien-être individuel, soit
(ii) sont arbitraires et manquent de fondements théoriques, soit
(iii) reposent sur des hypothèses restrictives susceptibles de remettre en cause les conclusions normatives obtenues, soit
(iv) ne prêtent pas suffisamment d'attention aux aspects distributifs.
Notre projet porte précisément sur la distribution du bien-être en mettant l'accent sur les différentes dimensions de l'inégalité. Notre point de vue est que le concept d'inégalité est doublement multiple: non seulement différents attributs sont nécessaires en plus du revenu pour apprécier le bien-être personnel, mais aussi les individus sont inégaux face au risque et dans le temps.

Coordination du projet

Patrick MOYES (CENTRE NATIONAL DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE - DELEGATION AQUITAINE LIMOUSIN) – moyes@u-bordeaux4.fr

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

GREThA CENTRE NATIONAL DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE - DELEGATION AQUITAINE LIMOUSIN
GREQAM-IDEP UNIVERSITE AIX-MARSEILLE II [DE LA MEDITERRANEE]
CEREGMIA UNIVERSITE DES ANTILLES-GUYANE
CERMSEM CENTRE NATIONAL DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE - DELEGATION REGIONALE ILE-DE-FRANCE SECTEUR PARIS A

Aide de l'ANR 238 700 euros
Début et durée du projet scientifique : - 48 Mois

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