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Modélisation spatiale des sources du prélèvement foncier préindustriel : textes, graphes, SIG – MODELESPACE

Résumé de soumission

Le projet MODELESPACE regroupe des chercheurs, historiens, mathématiciens, géomaticiens, issus de trois UMR CNRS. Le démarrage du projet provient d'un constat fait par les historiens et les géographes des difficultés à utiliser une source documentaire pourtant très fréquente, les compoix et terriers, pour étudier la dynamique des paysages. Il s'agit de registres fiscaux (XIII-XVIII° s.) décrivant des territoires mais ne contenant pas de représentations cartographiques. Or, ces documents, par leur précision et l'étendue des territoires qu'ils couvrent, seraient une source extraordinaire pour reconstituer les dynamiques paysagères médiévales et modernes. Actuellement, le traitement de l'information spatiale des terriers et compoix est le fait d?initiatives individuelles, développant des solutions ponctuelles et « artisanales », où le caractère dynamique est peu présent. Dès les années 1980, des chercheurs ont compris l?intérêt d?utiliser la théorie des graphes pour aider au traitement automatique des données parcellaires des compoix et terriers. Cette intuition fut malheureusement sans lendemain, et n?a guère offert que des pistes de recherche, à défaut de véritables résultats. Cet échec résulte de verrous techniques et conceptuels. A l?heure actuelle, l?avancée des moyens techniques et les progrès mathématiques permettent de penser que le projet est réalisable. La première phase du projet s'articulera autour de deux packages. Nous réaliserons une base de données à partir des registres fiscaux, puis nous basculerons le plus ancien plan cadastral disponible vers un SIG. Pour cela, il sera nécessaire de le géoréférencer et de le vectoriser. Dans un second temps, nous envisageons de créer un graphe dual des parcelles décrites dans les registres fiscaux. Chaque parcelle constituera un sommet du graphe. Les liens de voisinages (confronts) serviront à construire les arêtes. Une fois le graphe construit, la phase clef de cette intégration sera le géoréférencement des sommets de ce graphe qui autorisera automatiquement la superposition avec des cadastres récents. La base de ce géoréférencement sera l?utilisation de ce nous désignons par « trous structurants » du graphe de lieux. Un trou du graphe peut correspondre à un chemin non décrit dans le compoix ou terrier, il peut correspondre aussi comme nous l?avons déjà remarqué à un bien noble non soumis à l?impôt. Une analyse fine de la nature de ces accidents topologiques du graphe repéré automatiquement par les mathématiciens devra être opérée à ce stade de l?étude. Pour chacun d?eux, il s?agira de définir ceux qui sont structurants dans le temps pour le parcellaire : rivière, chemin, église, ?. L?analyse des microtoponymes sera bien sur mise à contribution. L'objectif final du projet est de pouvoir étudier les dynamiques des paysages ruraux et urbains sur la longue durée. Il ne sera pas possible d'arriver à une reconstruction "réaliste " du paysage parcellaire. C'est pourquoi l'analyse des dynamiques se fera essentiellement à partir de comparaisons de graphes, thématiques où une des équipes du projet (IMT) disposent d'une forte expérience. Une dernière tâche consistera à établir une procédure de validation du résultat de nos investigations. Nous nous fixons comme objectif d'être capable de préciser l'impact de la variable « source » sur le résultat obtenu. Nous élaborerons une table de paramétrage de l?outil de traitement des données spatiales, dont dépendra non seulement le confort de saisie, mais encore la fiabilité des résultats. Nous aboutirons donc à un process implémentant l'ensemble des opérations permettant d'aboutir à l'étude de ces dynamiques. Nous espérons pouvoir développer ce projet de manière à ce que la grande majorité de ces sources puissent être intégrés à ces études paysagères, en sachant que cette documentation est présente non seulement en France, mais aussi dans la majeure partie de l'Europe. A l'issue du projet, un "mode d'emploi" de la procédure implémentée sera rédigé en français et en anglais (plusieurs collaborations internationales sont envisagées). Les retombées attendues, susceptibles de donner lieu à des prolongements à ce projet, sont d?au moins quatre ordres : - prolongement des approches historiques classiques qui viennent jusqu?alors buter sur le problème de la localisation des données - avancée en mathématique et en géomatique. Ceci est susceptible de déboucher sur la mise en place d?un brevet ou d?une protection juridique tant sur les aspects informatiques que sur le process méthodologique. - utilisations possibles du process dans le cadre d?approches variées touchant au climat ou à l?aménagement du territoire. - amélioration de la gestion du patrimoine historique et archéologique. Une utilisation appropriée de la procédure que nous développerons pourrait permettre, par son caractère rétrospectif, de simplifier et de limiter le coût de certains diagnostics archéologiques (INRAP) en milieu urbain.

Coordination du projet

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

Aide de l'ANR 0 euros
Début et durée du projet scientifique : - 0 Mois

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