MOBILITES, FRONTIERES ET CONFLITS DANS LES ESPACES ISRAELO PALESTINIENS ET LEUR PERIPHERIE – MOFIP

Ce projet analyse les mobilités et les échanges transfrontaliers entre Israël, les Territoires Occupés Palestiniens (TOP) et les pays voisins depuis la signature des accords d'Oslo (1993). Parce que ces mobilités et ces échanges interviennent en marge des groupes prédéfinis par des critères administratifs ou culturels, en marge de l'Etat d'Israël et de l'Autorité palestinienne, ils permettent de voir comment, sur le terrain, se structurent les interrelations, les interdépendances, les antagonismes, les rapports de pouvoir et les frontières entre ces populations et entre ces institutions étatiques. Saisir la nature des frontières et des relations entre les populations mais également entre les institutions étatiques de la région (administrations israéliennes, palestiniennes, jordaniennes, etc.) est une question particulièrement importante pour qui veut comprendre les dynamiques qui structurent le conflit israélo-palestinien. En effet, depuis la signature des accords d'Oslo (1993), les configurations territoriales et institutionnelles n'ont cessé de se transformer. Favorisant une plus grande interpénétration des espaces israéliens et palestiniens, cette dynamique semble de plus en plus compromettre l'émergence de deux entités territoriales et institutionnelles israélienne et palestinienne viables côte à côte. - Les approches prévalant actuellement sur le conflit israélo-palestinien sont trop cloisonnées pour rendre compte des formes toujours plus complexes des configurations spatiales, sociales, économiques et institutionnelles qui ont émergé depuis Oslo. C'est ce que nous avions déjà constaté entre jeunes chercheurs et doctorants alors que nous tentions de débattre de l'impact des mobilités informelles entre les espaces israéliens et palestiniens. Nous avions beaucoup de difficultés pour développer de telles réflexions dans nos institutions respectives en France. Et pour cause, distinguant clairement les études sur Israël de celles sur les TOP, les recherches françaises actuelles forgent a priori des entités sociales, économiques et politiques radicalement distinctes. Réduisant les interactions qui s'établissent aux marges de ces espaces à des phénomènes insignifiants elles s'empêchent de prendre en compte les configurations auxquelles ces relations donnent lieu. - Partant des mobilités et des échanges informels entre les populations et entre les différentes institutions locales, étatiques, internationales impliquées dans la région, l'objectif premier de ce projet est de proposer une approche radicalement nouvelle des dynamiques sociales, économiques et politiques en cours en Israël, dans les TOP et à leurs périphérie. Cherchant à dégager les formes et la nature des séparations et des frontières dans ces espaces, mais aussi les formes d'interdépendances et d'interpénétrations, nous voulons repenser une partie des enjeux du conflit israélo-palestinien. Le second objectif est de mettre en place un réseau international qui constituera pour des jeunes chercheurs (France, Royaume Uni, Suisse, Israël, Palestine) un espace de recherche légitime et durable pour poursuivre et enrichir cette nouvelle approche des espaces israélo-palestiniens. - Il s'agit donc de déplacer le regard des chercheurs, habituellement centré exclusivement sur Israël ou sur les TOP, vers les interactions entre ces deux espaces et les populations qui y vivent. Cette démarche intègre à la prise en considération des populations juives et arabes, celle des résidents d'origine européenne, asiatique et africaine. Prenant en compte les mobilités et les échanges de ces autres acteurs et leurs rattachements à des réseaux internationaux, cette recherche ne permet pas seulement de comprendre les dynamiques internes qui structurent les espaces israélo-palestiniens et le conflit, mais elle conduira également à envisager ses modes d'intégration dans des espaces plus vastes. - Etalé sur une durée de trois ans, ce programme de recherche est animé par 15 chercheurs, jeunes po