DREP : Diversité et Rôles des Eumycètes dans le Pélagos – eaumaghreb

Notre perception du fonctionnement des écosystèmes aquatiques a significativement évoluée durant les dernières décennies, en raison des apports de connaissances liés aux développements des techniques. En particulier, les approches de la biologie moléculaire ont permis la mise en évidence d'entités biologiques jusque là inconnues, appartenant aux trois Domaines de la vie (Archaea, Bacteria, Eukarya), et au nouveau Domaine (Akamara) des agents infectieux comme les virus. A partir de ces approches, nous avons récemment révélé, pour la première fois, que les eumycètes, notamment les Chytrides qui sont les formes les plus adaptées à la vie pélagique, représentent une part importante de la biodiversité du plancton (Lefèvre et al. 2007). Dans ce manuscrit, nous apportons également la preuve que deux les formes de vie de ces microorganismes (sporanges et zoospores flagellés) ont été confondues avec les picoeucaryotes protistes flagellés, qui consomment l'essentiel de la production bactérienne dans le plancton. Cela pose une nouvelle hypothèse dans le contexte des flux de carbone dans les écosystèmes pélagiques et les cycles biogéochimiques associés : la biomasse et les transferts de carbone par les protistes hétérotrophes dans le pelagos sont actuellement biaisés, en raison de l'interférence due aux eumycètes. Le projet DREP vise à l'exploration de la diversité, de la dynamique et du rôle fonctionnel des eumycètes dans les écosystèmes pélagiques, en vue de proposer un modèle révisé des flux de carbone dans les écosystèmes aquatiques. Des approches analytiques (Fourier transformed infrared) et moléculaires (sondes, FISH, Clone-FISH, RT-PCR, DNA-SIP, génomique fonctionnel) modernes seront mis au service d'une question scientifique, concernant un compartiment actuellement ignoré dans le fonctionnement des écosystèmes aquatiques. DREP constitue donc un projet exploratoire et innovant qui rentre dans le cadre du Programme Blanc de l'ANR.