Interactions multipartites entre le virus chikungunya, les endosymbiostes et les moustiques. Impact sur la transmission virale et la dynamique des populations vectorielles – CHIKVENDOM

L’épidémie de chikungunya qui se propage actuellement dans les îles de l’Océan Indien est due à l’infection par le virus CHIK. Il est transmis par certains moustiques du genre Aedes, en particulier Ae. albopictus et Ae. aegypti. En plus de ces deux partenaires, les moustiques hébergent également des bactéries (comme la bactérie endosymbiotique Wolbachia qui infecte Ae. albopictus) qui modifient la dynamique des populations d’insectes et donc la dynamique vectorielle, et qui pourraient interagir directement avec le compartiment viral en favorisant la translocation du virus dans l’insecte comme récemment démontré pour des systèmes plantes-insectes-endosymbiotes-virus. Le programme et la démarche proposés intègrent les interactions multipartites microbes-virus-vecteurs et cherchent à déterminer leur impact sur l’épidémiologie des maladies vectorielles. Pour atteindre cet objectif plusieurs axes de recherches sont développés qui comprennent : l’analyse de la communauté bactérienne présente chez les deux espèces de vecteurs ; l’étude corrélative de l’infection par le CHIK et les bactéries en populations naturelles ; l’analyse de l’effet des bactéries sur les moustiques et leurs conséquences sur la dynamique des populations de vecteurs ; l’étude de l’influence des bactéries sur la transmission horizontale et verticale du virus ; et enfin, l’étude de la colocalisation et des interactions moléculaires et cellulaires entre bactéries et virus. Il s’agit donc de développer un système modèle qui permet d’analyser l’importance du compartiment microbien sur la circulation des virus dans les populations animales et humaines, qui permettront de proposer des solutions totalement nouvelles pour lutter contre la maladie.