Apprentissage neuro-computationnel de la lecture – ANCL

Développer une meilleure connaissance des mécanismes impliqués dans l'apprentissage de la lecture représente un enjeu sociétal majeur. Dans cet objectif, notre projet associe les compétences d'experts dans les domaines de la psychologie cognitive et de l'éducation, des neurosciences computationnelles et de l'intelligence artificielle, pour élaborer un modèle neuro-computationnel de l'apprentissage de la lecture. Ce travail de modélisation sera contraint par nos connaissances actuelles sur les mécanismes spécifiques impliqués dans l'apprentissage de la lecture et les mécanismes généraux de l'apprentissage humain. Nous nous focaliserons sur les deux étapes essentielles pour apprendre à lire dans une langue à écriture alphabétique comme le français : le codage des informations orthographiques (l'identité et la position de chaque lettre dans le mot) et la mise en correspondance entre les informations orthographiques et les informations phonologiques (les sons des mots). Néanmoins, la structure modulaire de l'implémentation proposée permettra l'ajout ultérieur d'autres étapes impliquées dans le processus de lecture (ex : morphologie, syntaxe, sémantique). Il s'agit d'un projet ambitieux dont la faisabilité est garantie par une structuration en étapes pour lesquelles chaque membre du projet prend une responsabilité principale. Chaque partenaire apporte les compétences nécessaires pour assurer la réussite à chacune des étapes clef du projet : la conception architecturale du modèle, l'élaboration d'algorithmes d'apprentissage appropriés, l'utilisation de sources de stimulation fiables, et les choix de codage des informations orthographiques et phonologiques. L'originalité du projet est marquée par plusieurs facteurs essentiels : 1) l'utilisation, pour la première fois dans ce domaine, d'algorithmes d'apprentissage non-supervisé combinés avec des algorithmes d'apprentissage supervisé, tous biologiquement plausibles ; 2) l'utilisation de nouveaux corpus de langage écrit et de langage parlé pour établir un régime d'entraînement aussi réaliste que possible ; 3) l'utilisation d'une nouvelle technique de codage orthographique qui a été récemment validée par des données empiriques. Notre travail doit aboutir à un modèle biologiquement et cognitivement plausible des mécanismes impliqués dans l'apprentissage de la lecture. Ce modèle fournira la base théorique de nouveaux outils i) pour l'évaluation des méthodes d'apprentissage de la lecture ; et ii) pour spécifier les déterminants neuronaux des pathologies de la lecture et l'évaluation des techniques de réhabilitation.