Facteurs de risques professionnels des cancers du poumon et des voies aéro-digestives supérieures Etude ICARE (Investigations sur les Cancers Respiratoires et l'Environnement professionnel) – ICARE 

L'objectif général est d'étudier le rôle sur la survenue de cancers du poumon ou des voies aéro-digestives supérieures de certains facteurs de risque professionnels suspectés, notamment les fibres minérales artificielles, actuellement utilisées comme substitut à l'amiante, et d'identifier de nouveaux cancérogènes professionnels. L'étude est une étude cas-témoins multicentrique en population générale. Il est prévu d'inclure environ 3000 cas de cancers broncho-pulmonaires, 3000 cas de cancers des voies aéro-digestives supérieures et 3000 témoins. Les cas sont identifiés avec la collaboration des registres français du cancer. dans dix départements comportant un registre, couvrant une population totale de 7,6 millions d’habitants, soit environ 13% de la population française. Les témoins sont sélectionnés à l'aide d'une procédure de tirage au sort des numéros de téléphone, dans les mêmes départements que les cas, avec une stratification sur le sexe et l’âge. Les sujets sont interrogés en face-à-face à l'aide d’un questionnaire standardisé, comportant notamment les consommations de tabac et d'alcool, l’histoire résidentielle détaillée et une description précise de tous les emplois exercés pendant la vie active. Un recueil de matériel biologique (cellules buccales pour la constitution d’une banque d’ADN) est également effectué pour les sujets de l'étude. Les principales expositions professionnelles d'intérêt sont, outre les fibres minérales artificielles, l'amiante, le formaldéhyde, les hydrocarbures polycycliques aromatiques, certains composés du chrome et du nickel, l'arsenic, les poussières de bois, les poussières de textile, les solvants, les acides forts, les fluides de coupe, la silice, les fumées de diesel, les fumées de soudage. Il ne s'agit pas ici d'une liste exhaustive, et au total une soixantaine de substances seront examinées. L'évaluation des expositions s'effectuera en collaboration avec des spécialistes en hygiène industrielle. Le recueil de données est en cours dans 10 départements, et doit se poursuivre jusqu’en décembre 2006. Le nombre important de sujets devrait permettre de mettre en évidence des expositions professionnelles associées à des augmentations modérées de risque, et d’évaluer les risques associés à des expositions peu fréquentes et/ou dispersées dans de nombreux secteurs d’activité différents. Il sera également possible d'étudier les effets conjoints de plusieurs expositions professionnelles ainsi que les interactions entre expositions professionnelles et consommations de tabac et d’alcool. Le grand nombre de sujets et l'évaluation détaillée des expositions professionnelles dans cette étude permettront d'être dans une situation particulièrement favorable pour étudier les interactions entre facteurs de risque professionnels et facteurs de susceptibilité génétique. D'un point de vue de santé publique, l'étude permettra d'estimer en France la proportion de cas de cancers respiratoires attribuables aux facteurs de risque professionnels.