Résilience post-covid et préférences économiques et sociales: une étude d'économie comportementale avec un approfondissement sur la propension à coopérer – RESPIRE

L’économie comportementale s’intéresse aux choix des individus à travers l’analyse de leurs préférences personnelles (préférences pour le risque et préférences temporelles) et de leurs préférences sociales (pro-sociabilité, propension à la confiance, la réciprocité et à coopérer) qui forment le socle du capital social. La crise sanitaire, par sa durée, son étendue et son intensité, pourrait remettre en question le système de préférences préalable, laissant des traces durables et profondes dans les comportements. Cependant, la disponibilité des vaccins et leur application rapide et à grande échelle est susceptible de contrarier cette dynamique en atténuant la durée d’exposition au choc sanitaire. Face à ce contexte, notre question de recherche est la suivante: le choc Covid-19 et le contre-choc vaccinal auront-il engendré une instabilité transitoire, ou bien permanente, des préférences des individus, notamment leurs préférences sociales? Nous nous concentrerons sur une "préférence" personnelle particulièrement sensible en période de crise, la propension à coopérer.

Ce projet de recherche s'appuie sur une précédente étude (V1 ci-après) réalisée via le web par certains des membres de l’équipe lors du premier confinement (avril / mai 2020), sur un échantillon représentatif de la population française, permettant une collecte de données de type lab-in-the-field. La nouvelle étude propose deux nouvelles campagnes d’enquête lab-in-the-field, «V2» et «V3», utilisant un échantillon similaire mais partiellement renouvelé.

Les préférences pour le risque, les préférences temporelles, et les préférences sociales ont été mesurées en V1 en combinant des tâches expérimentales et des mesures autodéclarées, ainsi que plusieurs variables mesurant les attitudes à l'égard de l’épidémie et de ses conséquences. Les deux nouvelles enquêtes proposées dans le présent projet consistent à mesurer, un an après (V2) et un an et demi après (V3): i) les préférences vis-à-vis du risque, du temps et les préférences sociales avec les mêmes outils d’élicitation que pour V1, ii) l'exposition individuelle au COVID -19 (par exemple, le nombre de contacts avec des personnes infectées, des statistiques COVID-19 dans la zone des répondants), iii) la santé et les comportements économiques pendant la crise. C'est grâce à ces enquêtes répétées en panel (V1- V2 - V3) que le projet pourra mesurer l'évolution des préférences, face à l'épidémie et face au contre-choc que constitue le vaccin.

A la fin de V2, une intervention légère sera effectuée. Nous fournirons aux répondants des preuves scientifiques sur les avantages d'un état de pleine conscience plus élevé pour réduire le choc psychologique causé par la crise, et leur offrirons la possibilité de recevoir des conseils sur la façon d'améliorer leurs états de pleine conscience (par exemple la méditation). Nous mettrons en œuvre un essai contrôlé randomisé, avec deux types de messages pour augmenter la probabilité d'acceptation des conseils, son suivi et son efficacité: 1) nous testerons une stratégie de communication sur l'impact psychologique subi par le groupe de référence des répondants et 2) nous testerons une stratégie de communication sur le niveau de pleine conscience des participants par rapport à leur groupe de référence.

Notre projet s’inscrit dans les thèmes suivant de l’appel à projet:
Thème générale: Prévention, contrôle de l’épidémie et dynamiques sociales
- Evolution des formes de sociabilité, de cohésion sociale et des comportements collectifs
- Effet de l’épidémie sur les inégalités, la vulnérabilité et la précarité des populations
- Conséquences à court et long terme de la Covid-19 sur la santé mentale et le bien être psychologique dans les différents groupes de population.