CE27 - Culture, création, patrimoine

Géoarchéologie et préhistoire des sociétés atlantiques – GEOPRAS

Résumé de soumission

Le consortium GEOPRAS associe sept partenaires impliqués depuis des années dans l'archéologie du littoral. Notre programme étudie les sociétés littorales de la Préhistoire récente (Mésolithique et Néolithique) de la façade atlantique française, afin de comprendre leur organisation sociale et économique et leur rôle dans des dynamiques historiques telle que la néolithisation. L'accumulation de biens par le stockage, la spécialisation des modes de production, l'émergence de hiérarchie sociale ou d'un mode de vie sédentaire sont souvent attribués à ces populations côtières, sur la base de documents ethnographiques des deux derniers siècles. Cependant, chacune de ces manifestations sociales doit être décrite en fonction des variables environnementales régionales, sans préjugés évolutionnistes. Notre hypothèse de recherche est que les dynamiques environnementales ont grandement facilité certaines formes d'évolution historique. Cela nous incite à mieux définir la nature de ces transformations environnementales, puis à analyser les réseaux humains à l'interface continent-océan.

La première tâche consiste à restituer les environnements passés. Au cours des périodes mésolithique et néolithique, la plupart des paysages ont été profondément transformés par l'élévation du niveau de la mer et les processus d'érosion et de sédimentation associés. La restitution des environnements côtiers du passé se fera par une approche qui combine une large échelle (région), une échelle intermédiaire (paysage proche) et une échelle locale (site archéologique). Notre consortium propose une combinaison de méthodes adaptées à différentes conditions géographiques (dunes, côtes rocheuses, marais) autour du Golfe de Gascogne, en testant les limites de plusieurs d'entre elles. Pour appréhender le « signal archéologique », le programme GEOPRAS se concentrera sur le développement de méthodes d'intervention rapide et de sauvetage pour l'archéologie et la géoarchéologie. Nous proposons d'appliquer ces méthodes sur des sites actuellement en cours de fouille ou dont l'exploration est prévue dans le cadre du projet, tels que les amas coquilliers, les sites d'estran ou de marais. Des méthodes optimales et intégrées seront développées pour l'enregistrement des vestiges archéologiques, souvent très éphémères sur les estrans, ainsi que pour les procédures d'échantillonnage, en particulier dans les amas (études géophysiques, archéozoologie, micromorphologie, géochimie, taphonomie, approches métagénomiques, datations OSL).

La deuxième tâche consiste à étudier comment les sociétés humaines ont géré l'interface terre-mer. Les amas coquilliers sont devenus les nœuds emblématiques de ces réseaux holocènes sur la côte, en raison de l'abondance des données bioarchéologiques qu’ils recèlent. Ils seront abordés à la fois pour juger de la biodiversité et des pratiques alimentaires.

La troisième tâche consiste à comprendre les orientations spécifiques des systèmes techniques dans un contexte maritime, notamment la navigation. Ce domaine technique est au cœur de toutes les questions posées sur les relations entre les zones côtières, mais aussi des orientations déterminantes des différents systèmes techniques développés dans ces zones. Pour pallier le manque de connaissances sur ces embarcations préhistoriques, nous proposons une approche, basée sur trois pôles disciplinaires en interaction permanente : 1) les références ethnographiques et historiques, 2) les analyses technologiques et d'usure d'usage sur les outils lithiques et osseux, 3) l'expérimentation.

Outre les développements méthodologiques, notre objectif est de poser les bases conceptuelles, méthodologiques et techniques d'une préhistoire maritime. Les résultats prendront place dans un manuel, rédigé en français et en anglais. L'implication des citoyens (archéologues amateurs, observateurs, touristes) dans les tâches scientifiques (prospections, fouilles, expérimentations) sera anticipée et coordonnée.

Coordination du projet

Pierre Stephan (LITTORAL, ENVIRONNEMENT, TELEDETECTION, GEOMATIQUE)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

LETG LITTORAL, ENVIRONNEMENT, TELEDETECTION, GEOMATIQUE
IRAM AUSONIUS - INSTITUT DE RECHERCHE SUR L'ANTIQUITE ET LE MOYEN AGE
DST-INRAP Direction scientifique et technique
LEMAR LABORATOIRE DES SCIENCES DE L'ENVIRONNEMENT MARIN
CReAAH CENTRE DE RECHERCHE EN ARCHEOLOGIE, ARCHEOSCIENCES, HISTOIRE
ECOBIO ECOSYSTEMES, BIODIVERSITE, EVOLUTION
LIENSs Littoral, Environnement et Sociétés

Aide de l'ANR 490 664 euros
Début et durée du projet scientifique : décembre 2021 - 48 Mois

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