Résistance des oiseaux aux glycations: origines phylogénétiques et écologiques, mécanismes et liens avec la valeur sélective individuelle – AGEs

Explorer la biodiversité procure un moyen fondamental de comprendre comment l’évolution a développé des solutions pour répondre aux contraintes environnementales, parfois de manière contre-intuitive, et conduisant à une grande diversité des longévités. Les oiseaux sont hyperglycémiques mais longévifs. Le projet AGEs établira, via une première approche phylogénétique, si la capacité des oiseaux à résister à une hyperglycémie chronique est conservée au sein de la classe Aves, et avec quelle combinaison de traits d’histoire de vie et d’environnements elle a co-évolué. Lors d’une seconde (in natura) et troisième étape pluridisciplinaire expérimentale intégrant biologie évolutive, écophysiologie et omiques, AGEs explorera chez deux espèces, la réponse des individus à une diète riche en glucose et/ou methylglyoxal et son impact sur la fitness individuelle. Une dernière approche analytique définira précisément la nature des mécanismes de réponse à l’hyperglycémie chronique chez les oiseaux. Notre projet s'appuie sur le développement récent d'une première approche descriptive en protéomique qui a permis d'entrevoir des résultats novateurs, tels que la possibilité de mesurer l'albumine glyquée chez de nombreuses espèces, la résistance surprenante de l'hémoglobine de diamant mandarin à une glycation expérimentale et l'absence d'hémoglobine glyquée chez ces oiseaux. L'ensemble de ces résultats ouvre des perspectives fascinante quant à notre compréhension de la co-évolution des systèmes physiologiques et des traits d'histoire de vie des oiseaux, en lien avec leur environnement.
Le projet AGEs a récemment obtenu un co-financement de la part du programme international CNRS-Université de Toronto, par le biais d'un financement de thèse de 3 ans (2022-2025).