BIodiversité des trichogrammes, Diversification des produits de biocontrôle et nouveaux Modèles Economiques – Bidime

Suite à la prise en compte sociétale et politique des effets délétères liés à l’utilisation massive de la lutte chimique, la France s’est engagée dans une démarche résolue de réduction des produits phytosanitaires. Cette démarche s’appuie sur l’activation de différents leviers incluant notamment la recherche et le développement de nouveaux produits de biocontrôle. Parmi ceux-ci, l’utilisation d’insectes entomophages (parasitoïdes ou prédateurs) via la lutte biologique par augmentation offre un potentiel non négligeable comme en témoigne la généralisation de ces solutions en cultures sous serres et quelques succès certains en grandes cultures. La diversification des produits de biocontrôle basés sur des insectes entomophages reposent toutefois sur (i) une meilleure prise en compte des biodiversités inter- et intra- spécifique de façon à optimiser l’efficacité au champ, diminuer les coûts d’utilisation e tdiversifier la gamme d’auxiliaires/usages, (ii) l’adaptation aux évolutions réglementaires qui tendent à limiter l’accès aux ressources exotiques, (iii) la capacité à satisfaire des « marchés de niche » (i.e. marchés locaux, récents et/ou imprévisibles) vis-à-vis desquels les acteurs traditionnels sont réticents à investir.

A ce titre, le projet BIDIM' se propose fournir un ensemble cordonné de 5 innovations à savoir :
(i) un « process » d’optimisation d’auxiliaires de lutte biologique vis-à-vis de contextes culturaux variables ;
(ii) de nouvelles souches d’auxiliaires vis-à-vis de cultures et ravageurs non pourvus actuellement de solutions « Macro-organismes » de biocontrôle
(iii) la mise au point d’un outil de Contrôle-Qualité fondé sur des informations génomiques
(iv) la mise au point d’un « package » de vidéo-phénotypage permettant d’accélérer et optimiser l’évaluation au laboratoire de souches candidates
(v) l’évaluation d’un modèle d’affaires alternatif visant à faciliter la diversification et le déploiement de produits de biocontrôle, notamment dans le cas de « marchés de niche ».

Cet effort coordonné de Recherche et Développement s’ancrera sur un territoire précis des Alpes-Maritmes sur lequel cohabite à la fois des cultures ornementales à fortes valeurs ajoutées et/ou fortes exigences environnementales mais également des cultures maraîchères. Les auxiliaires de lutte biologique étudiés seront les trichogrammes, des micro-hyménoptères parasitoïdes oophages capables de parasiter une grande diversité de Lépidoptères et, à ce titre, un réservoir encore sous-exploité de solutions de lutte biologique, malgré déjà des succès mondiaux sur différentes cultures. A ce titre, le projet BIDIM’ tirera profit de projets récents dont le projet académique ANR 2014-2019 « TRIPTIC » qui portait justement sur ce « modèle biologique et agronomique ».

Pour mener à bien ce travail, le projet BIDIM’ mobilisera un continuum impliquant (i) acteurs de la recherche académique (chercheurs INRA experts en génomique et en phénotypage), (ii) des acteurs de Recherche et Développement (Ingénieurs et Techniciens INRA et BIOLINE une entreprise privée spécialisée) et (iii) des acteurs du développement agricole, national (ASTREDHOR) ou local (Chambre d’Agriculture). De façon complémentaire seront également mobilisés des chercheurse en Sciences Humaines et Sociales qui, à partir des résultats scientifiques et techniques, des études de marché et de l’étude des jeux d’acteurs, guideront la réflexion vers un modèle d’affaires alternatif et pérenne.