FRAL - Programme franco-allemand en Sciences humaines et sociales

Terre et paysages dans l'Égypte mamelouke et ottomane, XIIIe-XVIIIe siècles – EGYLandscape

Résumé de soumission

Ce projet est issu d’une collaboration au sein de l’ANR-DFG DYNTRAN Dynamics of Transmission: Families, Authority and Knowledge in the Early Modern Middle East (15th-17th Centuries). Une partie des chercheurs impliqués dans DYNTRAN ont souhaité poursuivre leur collaboration en la centrant sur une question devenue essentielle : les transformations de l’Égypte rurale à l’époque pré-moderne. La recherche sur les espaces naturels et humains de l’Égypte a en effet atteint un seuil critique, et la réflexion ne peut désormais progresser qu’en mettant en commun disciplines et périodes (Moyen Âge tardif, i.e. période mamelouke, et époque moderne, i.e. ottomane). Les archéologues, devenus plus sensibles au contexte naturel et humain des établissements qu’ils étudient, se trouvent confrontés à une absence de données pour l’époque islamique, surtout à partir du XIIe s. Les historiens, notamment médiévistes, doivent faire face à un corpus limité de sources écrites et dépasser une histoire traditionnellement centrée sur Le Caire, afin d’ouvrir leur champ de recherche aux études rurales et environnementales.

L’histoire environnementale de l’Égypte pré-moderne est un champ de recherche émergent. On a jusqu’ici surtout étudié l’histoire de l’agriculture, en particulier son intérêt économique pour les régimes successifs. On a moins exploré l’environnement rural dans son contexte écologique ou au regard de l’effet des changements démographiques. Le système hydraulique pré-moderne commence à être mieux compris, mais non évolution séculaire, ni son impact sur la géographie humaine. Par ailleurs, si l’usage de la terre a été étudié sous l’angle de l’agriculture et de la production alimentaire, nous appréhendons en revanche moins bien la nature des statuts fonciers et leur évolution durant les six siècles considérés. Aussi est-il important d’étendre le champ d’étude au-delà du cultivateur ou du village, en explorant les relations entre ville et campagne ainsi que celles entre villages. De vastes pans de l’Égypte restent sous-explorés pour les deux périodes, mamelouke comme ottomane, notamment le Désert oriental et la partie centrale de la vallée du Nil. Enfin, notre connaissance des types d’agglomération est lacunaire, et nous ignorons s’ils ont été affectés par les facteurs écologiques et les catastrophes, telles que les pestes et les changements de régime.

Ce projet entend rassembler historiens des textes et archéologues afin de jeter les bases de collaborations interdisciplinaires pérennes. Le développement d’un SIG permettra de mieux visualiser les transformations qui ont affecté les usages de la terre et de l’eau, la démographie, et l’écologie de l’Égypte ; ce SIG constituera une ressource de premier ordre pour les chercheurs à venir. Mettant en oeuvre des sources variées et une approche pluridisciplinaire, le projet fera progresser le débat sur l’agriculture, les campagnes et la paysannerie de l’Égypte, ainsi que son écologie durant la période considérée.

Coordination du projet

Nicolas Michel (Institut de recherches et d'études sur les mondes arabes et musulmans)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

IREMAM Institut de recherches et d'études sur les mondes arabes et musulmans
Philipps-Uniersität Marburg — Centrum für Nah- und Mittelost-Studien

Aide de l'ANR 292 855 euros
Début et durée du projet scientifique : mars 2019 - 36 Mois

Liens utiles

Explorez notre base de projets financés

 

 

L’ANR met à disposition ses jeux de données sur les projets, cliquez ici pour en savoir plus.

Inscrivez-vous à notre newsletter
pour recevoir nos actualités
S'inscrire à notre newsletter