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Influence de facteurs environnementaux et de pratiques culturales sur l’expression des maladies du bois de la vigne et interaction plante-microbiote – GTDfree

Résumé de soumission


La viticulture occupe une place importante dans l’agriculture et l’économie française. Concernant une filière emblématique, celle du cognac, elle a été leader en 2014 pour la seconde année consécutive des exportations françaises du secteur des vins et spiritueux (2,3 milliards € de CA). La Maison Hennessy, leader des ventes de cognac dans le monde exporte 97 % de ses produits. Cette société, présente dans tous les continents, est aussi historiquement profondément ancrée dans la vie du vignoble charentais. Ce dernier compte aujourd’hui 75 000 ha dédiés à la production d’eaux de vie de qualité, ce qui nécessite une bonne vigueur du vignoble et que le nombre de ceps improductifs soit très réduit.

La filière cognac, et plus généralement celle des vins et spiritueux, est dans une situation, à priori, favorable mais elle est pourtant mise en danger par plusieurs menaces qui induisent de profonds bouleversements, e.g. l’évolution du climat et une crise sanitaire majeure, l’épidémie des maladies du bois (MDB) de la vigne qui met en péril la pérennité du vignoble. Depuis l’arrêt de l’utilisation de l’arsénite de sodium en France en 2001, seule molécule homologuée contre les MDB, les pertes de récolte et l’arrachage des ceps augmentent d’année en année depuis 10 ans. Elles sont estimées aujourd’hui à plus de 15% du potentiel du vignoble cognaçais. Les impacts des MDB se font plus largement ressentir sur l’ensemble de la filière viticole française. Ainsi, pour la seule année 2014, les pertes liées à ces pathologies sont colossales : 13% du vignoble français est improductif à cause des MDB ce qui représente environ un milliard d’euros de pertes. Ce constat rentre assez clairement en contradiction avec les perspectives de développement de la filière à moyen terme et celles affichées par la Maison Hennessy depuis plusieurs années. Portée par sa dimension internationale et assumant son rôle de leader dans la filière, la Maison Hennessy a donc choisi de collaborer avec l’UMR SAVE pour développer un projet de recherche sur les MDB avec une dotation de 600 000 €. Un partenariat qui se trouverait renforcé par la constitution d’une Chaire Industrielle, en attendant des résultats qui iront au bénéfice de ses partenaires viticulteurs cognaçais et plus largement à l’ensemble du vignoble français et international.

D’une façon globale, le présent projet a été conçu afin d’agir sur des points qui constituent des leviers importants pour limiter le développement des MDB : (i) les interventions culturales (e.g. greffage, taille) qui influent sur la formation accrue des nécroses dans le bois des ceps, ce qui est un point capital pour lutter ces maladies. Connaître l’influence du climat permettra aussi d’agir sur les MDB, par exemple par l’irrigation. (ii) Les nécroses des tissus ligneux étant dues à des champignons pathogènes, via la connaissance des fonctions du microbiote du bois, des marqueurs liés à la « rupture » d’équilibre au sein des communautés microbiennes, c’est-à-dire au basculement des ceps vers la pathogenèse seront recherchés. Du biocontrôle sera aussi réalisé, certains micro-organismes colonisateurs naturels de la vigne seront utilisés en combinaison pour exercer une protection biologique contre les MDB. (iii) Grâce aux résultats obtenus dans le cadre de l’observatoire des maladies du bois, une sensibilité plus ou moins grande des cépages aux MDB avait été observée. Dans ce cadre, une recherche de polymorphismes moléculaires liés aux variations face aux MDB semble être une voie de recherche intéressante pour obtenir des marqueurs de tolérance utiles pour la création variétale.

Ces points sont complémentaires et vont permettre d’acquérir une vision globale, systémique, du développement des MDB au vignoble. Des solutions de gestion à court (e.g. mode de taille, curetage) et moyen terme (e.g. aide à la sélection de plants tolérants, lien itinéraire vertueux et microflore « suppressive ») seront proposées à l’issue de ce projet.

Coordination du projet

Patrice REY (UMR 1065 Santé et Agroécologie du Vignoble)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

INRA - UMR SAVE UMR 1065 Santé et Agroécologie du Vignoble

Aide de l'ANR 600 000 euros
Début et durée du projet scientifique : août 2016 - 48 Mois

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