Blanc SHS 3 - Sciences humaines et sociales : Cultures, arts, civilisations

Instruire, informer, communiquer, éduquer. Le film médico-sanitaire en France, 1900-1960 – MedFilm

Instruire, informer, communiquer, éduquer. Le film médico-sanitaire en France, 1900-1960

Le projet pluridisciplinaire – histoire, histoire des sciences et sciences de l’information et de la communication – vise à établir une archéologie des films d'information et de prévention médico-scientifiques entre 1900 et 1960 en France. Il s’agit de décrire leur histoire et leur fonctionnement. Le projet est conçu comme un observatoire de la communication audiovisuelle dans le domaine de la santé de ses origines filmiques jusqu’à l’arrivée de la télévision dans les années 1950.

MEDFILM - Un observatoire historique de la communication audiovisuelle dans le domaine de la santé

Face à des menaces sanitaires nouvelles et d'ampleur mondiale, les Etats occidentaux et les organismes internationaux de santé réinvestissent l’idée de la prévention dans le cadre de la nouvelle santé publique. Depuis le début du 20e siècle, « savoir prévenir » revient aussi à recourir à des techniques de communication audio-visuelles « modernes ». Afin de mettre en perspective la communication sanitaire actuelle, le programme de recherche envisage d'interroger de manière historique les formes et les mutations de la communication par le film dans le domaine de la médecine et de la santé.<br />La recherche est organisée selon deux grands objectifs et comporte par conséquent deux axes. La première démarche analyse de manière systématique un corpus de films qui sont aujourd’hui méconnus et inaccessibles. Il n’existe actuellement aucun inventaire systématique des films de santé. Le premier axe de recherche consiste à réaliser cet inventaire, à décrire et à analyser un corpus homogène, circonscrit et maîtrisable de films par une étude systématique. La connaissance intime de ce corpus permet ensuite une étude détaillée du film médico-sanitaire français, selon trois questionnements : (1) comment des images produites dans un contexte scientifique situé présentent et représentent les savoirs concernés ; (2) comment les images qui sont produites pour et diffusées dans l’espace public orientent et façonnent la perception des sciences, technologies et de la médecine ; (3) comment mettre en évidence les dispositifs communicationnels qui véhiculent ces images, l’impact du medium audiovisuel, la portée de l’art cinématographique au service du message, mais aussi les contraintes que la fabrication du film, les enjeux de réalisation, de production et de diffusion imposent à la mise en œuvre du discours d’information et de prévention.<br />

Une analyse des modalités de production de ces premiers films d'information et de prévention médico-scientifiques, ainsi que des compétences impliquées dans leur réalisation et leurs diffusions et usages, sert à mieux comprendre la circulation d’images scientifiques comme dispositifs de médiation des représentations et des savoirs bio-médicaux. Étudier les « films de faits » conduit par ailleurs à s’interroger sur les mises en scène des pouvoirs et des savoirs scientifiques et sur la possibilité de distinguer, au sein de leur discours, la part de « propagande » au service des politiques de santé.
La méthodologie du projet repose sur la comparaison. Empruntée aux travaux engagés par l’histoire comparée et l’histoire croisée, elle sera adaptée pour l’analyse des films. L’objet de cette méthode est de dépasser la singularité de chacun des documents filmiques pour les intégrer dans leur (1) contexte socio-politique en France, (2) contexte cinématographique et audiovisuel de l’époque, (3) contexte international du film de santé par une comparaison France – Allemagne – Russie. Cette démarche présente l’avantage de s’appuyer sur une approche systématique et réalisable pour la constitution et l’analyse du corpus des « films de faits » médico-sanitaires (FFMS) français, tout en gardant une trame d’analyse structurée par les comparaisons (1) synchrone/diachrone de différentes catégories de films (films de laboratoire, documentaires, films de fiction), (2) nationale/ internationale.

Le premier axe (FFMS ARCHEOLOGIE) a pour but de constituer l’analyse d’un corpus limité de films de faits médico-scientifiques (FFMS) et d’en construire une banque de données descriptive et analytique. La localisation des films dans les archives a permis d'identifier et de traiter la question des droits de reproduction pour un nombre conséquent de films. Suite à cette avancée rapide, nous avons construit la plateforme numérique MEDFILM avec le soutien significatif de la DUN (Direction des usages numériques, Université de Strasbourg) sous la forme d’un logiciel collaboratif (Wiki) désormais en ligne (medfilm.unistra.fr).
Le programme scientifique d’analyse des films (AXE 2) a donné lieu à un colloque d’ouverture international les 26 et 27 mai 2011 à la Fondation Brocher, Genève (Suisse) : « Communicating good health : movies, medecine, and the cultures of risk in the 20th Century. ».
Trois journées d'études ont été organisées. Une première le 20 janvier 2012 sur le thème «À la croisée de l'orientation professionnelle et de l'éducation sanitaire à l'école. Les films du Scérén-CNDP « à l'Université Paris-Diderot. Les résultats sont publiés en partie dans Newsletter la (électronique) du CNDP en Février 2012 (http://www.cndp.fr/media-sceren/lettreinfo/index04.php. Une deuxième journée d’études a été consacrée le 21 septembre 2012 à la thématique prévue : Techniques audiovisuelles de persuasion et transmission d’un message médico-sanitaire par des images. Elle a été centrée sur une société de production de films médicaux et son réalisateur Eric Duvivier. Une troisième journée d’étude se déroule à Nancy le 3 juin 2013, à l’Institut Européen de Cinéma et d’Audiovisuel (UL). Elle sera également consacrée aux films d’Eric Duvivier, vus cette fois-ci sous l’angle stylistique et expérimental. La publication de ces deux journées est programmée chez Le Bord de l’Eau Éditions, dans la collection Ciné-politique.

La réalisation concrète de la base de données MEDFILM s’accompagnera par sa valorisation et son ouverture officielle annoncée lors du Colloque national du collège des enseignants de SHS en médecine le 21-23 juin 2013 à Amiens. Elle vise à inciter l’utilisation de la plateforme pour l’enseignement et la recherche ainsi qu’à lancer un appel à contribution collaboratif. L’intérêt pédagogique de ce travail de recherche en cours pour l’enseignement des SHS en médecine et pour les études sociales des sciences a été testé dans le cadre des formations de premier et deuxième cycle de médecine à la Faculté de médecine de Strasbourg ainsi que par la soutenance d’un mémoire de master et d’une thèse de médecine. Il nous amènera à rédiger et à soumettre des projets de soutien à leur utilisation pédagogique dans le cadre de l’initiative d’excellence de l’Université de Strasbourg et de l’UNF3S ainsi qu’à des demandes de financements européens.
La plateforme propose par ailleurs dans son onglet « kit pédagogique » de nouvelles utilisations de ce matériau pour l’enseignement en histoire des sciences médicales et paramédicales.
La troisième thématique de recherche annoncée dans l'axe 2 du projet «L’éducation sanitaire par le film : Acquis et remises en question d’un demi-siècle de prévention« se concrétise sous la forme d'une journée d'étude franco-allemande à Strasbourg les 13 et 14 mai 2013 en partenariat avec le Max Planck Institut für Bildungsforschung (Berlin) et l'INA-France. Elle sera suivie par une deuxième journée d’études sur la question « Publics, circulation, réception et détournement » prévue le 3 juin 2013 à l’Institut Européen de Cinéma et d’Audiovisuel (UL). Cette manifestation constituera une étape de préparation de la conférence finale du programme qui se tiendra en mai/juin 2014 à Strasbourg.
Le programme poursuit la mise en place d’un réseau de coopération internationale au sujet des films et des études audiovisuelles dans le domaine de la santé.

Réalisation de la plateforme numérique MEDFILM avec le soutien significatif de la DUN (Direction des usages numériques, Université de Strasbourg) sous la forme d’un logiciel collaboratif (Wiki) désormais en ligne (medfilm.unistra.fr).
Publications :
Bonah,Christian [2011], « “Health crusades” : Environmental approaches as public health strategies against infections in sanitary propaganda films, 1930 – 1960”, in Berridge, Virginia; Gorsky, Martin, Environment, Health and History, London, Palgrave Macmillan, p. 152-175
Bonah C., Visier L. [2011], « De l’éducation sanitaire à la promotion de la santé », in Bonah C., Haxaire C., Mouillie J.-M., Penchaud A.-L., Visier L. (dir.), Sciences humaines, médecine et santé. Manuel du Collège des enseignants de SHS en médecine et santé, Paris, Les Belles Lettres, p. 268-275.
Bonah, C. Lowy, Vincent, [2013], « Lorsque le regard l’emporte sur le message : les courts-métrages de lutte contre la tuberculose d’Edgar G. Ulmer », Alliage, 71, 46-56.
Bonah,Christian [2011], “Une introduction à l’étude de la médecine expérimentale à l’ère de la reproduction mécanique : un legs de Claude Bernard et / ou d’Etienne Jules Marey ? » in Barbara, Jean-Gaël ; Corvol, Pierre, Les élèves de Claude Bernard. Les nouvelles disciplines physiologiques en France au tournant du XXe siècle, Paris, Hermann, 2012, p. 151-172.
Le programme a soutenu la publication d’un numéro spécial de la revue Alliage « Cinéma et science » N° 71 hiver 2012-2013 sous la direction de Jacqueline Nacache.
Il a été associé au colloque international Définir/devenir une image d’archives à Bruxelles les 15 et 16 novembre 2012, avec le soutien de l’Université Libre de Belgique, du FNRS de Sciences-Po Paris et du CREM (UL).
Le colloque d’ouverture les 26 et 27 mai 2011 – Fondation Brocher, Genève (Suisse) : « Communicating good health : movies, medecine, and the cultures of risk in the 20th Century. » est en voie de publication chez Rochester University Press (Etats-Unis).

Face à des menaces sanitaires nouvelles et d'ampleur mondiale, les Etats occidentaux et les organismes internationaux de santé réinvestissent l’idée de la prévention dans le cadre de la nouvelle santé publique. Depuis le début du 20e siècle, «savoir prévenir» revient aussi à recourir à des techniques de communication audio-visuelles «modernes». Afin de mettre en perspective la communication sanitaire actuelle, le programme de recherche présenté ici envisage d'interroger de manière historique les formes et les mutations de la communication par le film dans le domaine de la médecine et de la santé.
Une analyse des modalités de production de ces premiers films d'information et de prévention médico-scientifiques, ainsi que des compétences impliquées dans leur réalisation et leurs diffusions et usages, peut servir à mieux comprendre la circulation d’images scientifiques comme dispositifs de médiation des savoirs et des représentations bio-médicaux. Étudier les « films de faits » conduit par ailleurs à s’interroger sur les mises en scène des pouvoirs et des savoirs scientifiques et sur la possibilité de distinguer, au sein de leur discours, la part de «propagande» au service des politiques de santé.
La recherche est organisée selon deux grands axes. La première démarche sera d’analyser de manière systématique un corpus de films qui sont aujourd’hui méconnus et inaccessibles. Il n’existe actuellement aucun inventaire systématique des films de santé. Le premier axe de recherche consiste à réaliser cet inventaire, à décrire et à analyser un corpus homogène, circonscrit et maîtrisable de films par une étude systématique. La connaissance intime de ce corpus permettra ensuite une étude détaillée du film médico-sanitaire français, selon trois questionnements: (1) comment des images produites dans un contexte scientifique situé présentent et représentent les savoirs concernés; (2) comment les images qui sont produites pour et diffusées dans l’espace public orientent et façonnent la perception des sciences, technologies et de la médecine; (3) comment mettre en évidence les dispositifs communicationnels qui véhiculent ces images, l’impact du medium audiovisuel, la portée de l’art cinématographique au service du message, mais aussi les contraintes que la fabrication du film, les enjeux de réalisation, de production et de diffusion imposent à la mise en œuvre du discours d’information et de prévention.
Le programme est ainsi conçu comme un observatoire de la communication audiovisuelle dans le domaine de la santé de ses origines filmiques jusqu’à l’arrivée de la télévision dans les années 1950. La méthodologie du projet repose sur la comparaison. Empruntée aux travaux engagés par l’histoire comparée et l’histoire croisée, elle sera adaptée pour l’analyse des films. L’objet de cette méthode est de dépasser la singularité de chacun des documents filmiques pour les intégrer dans leur (1) contexte socio-politique en France, (2) contexte cinématographique et audiovisuel de l’époque, (3) contexte international du film de santé par une comparaison France – Allemagne – Russie. Cette démarche présente l’avantage de s’appuyer sur une approche systématique et réalisable pour la constitution et l’analyse du corpus des «films de faits» médico-sanitaires (FFMS) français, tout en gardant une trame d’analyse structurée par les comparaisons (1) synchrone/diachrone de différentes catégories de films (films de laboratoire, documentaires, films de fiction), (2) nationale/ internationale.
Ce projet pluridisciplinaire – histoire, histoire des sciences et sciences de l’information et de la communication – entend faire une archéologie des FFMS, décrire leur histoire et leur fonctionnement. Nous suggérerons de nouvelles utilisations de ce matériau pour l’enseignement en histoire des sciences médicales et paramédicales, et l’édition et la valorisation culturelle auprès du grand public d’un patrimoine culturel et scientifique unique et à bien des égards méconnu.

Coordination du projet

Christian BONAH (UNIVERSITE DE STRASBOURG) – bonah@unistra.fr

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

UDS -MISHA UNIVERSITE DE STRASBOURG
CREM UNIVERSITE DE METZ

Aide de l'ANR 190 000 euros
Début et durée du projet scientifique : - 48 Mois

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