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Au cours du 21^ième siècle, l'ensemble des "écocultures", à savoir les différentes formes d'exploitation de la productivité des écosystèmes (agricultures au sens large, y compris l'horticulture, l'arboriculture, les élevages terrestres et aquacoles, les forêts et les pêcheries) devront relever des défis majeurs. On attend en effet des agricultures du monde, du fait de la croissance démographique et de l'amélioration des conditions de vie, une production accrue de ressources alimentaires, mais aussi non alimentaires, sur des surfaces sans doute peu susceptibles de s'étendre - et souvent déjà dégradées - et à des prix accessibles à l'ensemble des populations.

Cependant, le contexte européen et mondial et, particulièrement, celui des agricultures "intensives" se modifie rapidement : hausse des prix de l'énergie, menaces sur l'acceptabilité sociale et environnementale des molécules de synthèse, interrogations sur les ressources en eau, l'évolution de la qualité des sols, critiques des orientations et des conséquences de la sélection génétique, perspective des changements climatiques, émergence d'épizooties, etc.

Ces limites obligent donc à inventer et promouvoir une nouvelle vague de connaissances, de technologies et de pratiques capables d'assurer un haut niveau de rendement physique tout en réduisant tant les impacts environnementaux que la dépendance des systèmes de production.

C'est dans ce but qu'un courant de recherche international a été fondé sur une intensification de l'usage des processus écologiques, dont la nécessité a été soulignée récemment, pour ce qui concerne la France, par le Grenelle de l'Environnement.

Simultanément, des réflexions comme celles de l'évaluation des écosystèmes pour le millénaire (EEM) ont souligné le fait que les écosystèmes contribuaient également à la fourniture d'un grand nombre de services écologiques bénéfiques (régulation du climat, conservation de la biodiversité) et dont certains concernent directement la durabilité de l'agriculture elle-même.

Les agricultures, et plus généralement les écocultures, ont une responsabilité forte vis-à-vis d'une gestion durable de la fonctionnalité des écosystèmes. Cela requiert l'élaboration d'une véritable ingénierie faisant appel aussi bien aux sciences écologiques qu'aux sciences sociales