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Formation par la Cartographie de la Controverse à l'Analyse des Science et des Techniques

FORCCAST

Mots-clés : pédagogie active; controverses; simulations; sciences; technologies; débat

Résumé

Du 5 juin 2012 au 31 décembre 2020, le programme Forccast et son réseau de quatorze partenaires ont poursuivi deux objectifs complémentaires :

  • développer des cultures scientifiques, y compris auprès de publics qui n’en sont pas spécialistes. Il s’agit dans le même temps de développer un goût pour les enjeux scientifiques et techniques et un esprit critique fondé sur l’analyse fine de chaque situation ;

  • contribuer à l’émergence et au renforcement de ces cultures par le biais de méthodes de pédagogie active, qui permettent de faire en sorte que chacun devienne acteur de son apprentissage.

Pour cette raison, Forccast a concentré ses actions autour de deux expériences pédagogiques phares, qui immergent les participants au sein de situations de controverse : la cartographie des controverses et la simulation de débat. L’ambition du programme a été de concevoir et de mettre à disposition l’environnement qui permet à ces expériences de fonctionner (formations, ressources, outils, salles de classe...). L’originalité de la démarche de Forccast tient à son ancrage dans un programme de recherche qui s’intéresse de longue date à des enjeux au confluent entre sciences et sociétés. Forccast bénéficie d’un positionnement hybride entre recherche et pédagogie.

Les sollicitations pour proposer des expériences pédagogiques ont sensiblement augmenté au cours du programme, avec un passage à l’échelle sur les dernières années d’activité. Au total, ce sont plus de 20 000 apprenants qui ont directement été touchés par les 215 initiatives pédagogiques du programme. 1 300 enseignants ont participé à des formations de formateurs, assurant ainsi une diffusion encore plus marquée des innovations pédagogiques auprès de publics diversifiés d’apprenants (près de 95% d’étudiants touchés hors master en fin de projet, contre seulement 50% en début).

 

Cartographie des controverses

 

Le cours de cartographie des controverses existe aujourd’hui sous différentes versions dans l’enseignement secondaire, dans le supérieur, et en formation continue. La diffusion significative dans le secondaire, du Microlycée 93 au Bourget aux établissements français de l’étranger, prouve que la complexité du social observable dans des situations de controverse peut être appréhendée par ce type d'apprenants, moyennant des adaptations pédagogiques ciblées. Le développement de restitution des études de controverses sous forme de saynètes (“théâtre des controverses”) met en évidence la variété des compétences que les lycéens sont capables de maîtriser, même à un niveau qui relève de l’initiation. Dans l'enseignement supérieur, ce cours est proposé dans des grandes écoles comme à l’université. Cela démontre que l'expérience peut fonctionner au-delà d’écoles qui maîtrisent leurs effectifs et proposent de forts accompagnements des étudiants. 

Les initiatives pédagogiques liées à l’analyse de controverses ont été progressivement institutionnalisées. Le cours “sciences et sociétés", innovation importante par le changement d’échelle opéré (1700 apprenants), a par exemple assis le programme Forccast au cœur de la scolarité à Sciences Po.

Les formations de formateurs ont permis une importante diffusion de la cartographie de controverses auprès d’enseignants de lycée (Plans académiques de formation des Académies de Créteil, Paris, Versailles, AEFE, partenariat avec l’IDEFI EDIFICE), comme du supérieur (École des Mines, Télécom Paris, doctorants EDIFICE, École des Arts et Métiers à Aix en Provence, collaboration avec le projet européen Salt Giant).

 

Simulation de débats

 

Le programme s’est appuyé sur cette pratique pédagogique assez ancienne, notamment utilisée par le modèle des Nations Unies, pour développer une expérience d’apprentissage originale, qui permet d’explorer les controverses, d’apprendre en situation, depuis un rôle, ce qui permet de passer d’un mode de “cognition mémoire” à un mode de “cognition action”, plus proche des attentes de toute situation professionnelle : il ne suffit plus d'apprendre par coeur, mais il faut mobiliser et maîtriser une connaissance lorsqu'elle est pertinente. Ces expériences permettent également de développer des compétences, telles que la prise de parole en public ou les facultés de négociation. Les simulations telles que développées par Forccast existent à présent et de manière élargie auprès de divers publics cibles :

  • Elles sont proposées dès le lycée et prennent une nouvelle ampleur avec l’épreuve nouvelle du “grand oral” au baccalauréat. Un grand travail a constitué, avec les publics formés, à cette adaptation. Des disciplines (enseignement moral et civique, sciences numériques, question socialement vives) et des dispositifs (aide personnalisée, préparation au grand oral) ont été associés à des scénarios pédagogiques sur mesure.

  • Dans le supérieur, les simulations ont été développées en anglais et français sur de nombreux campus de Sciences Po, pour des effectifs larges, puisque hors contexte sanitaire de crise, elles peuvent rassembler plusieurs centaines de participants pendant plusieurs jours (exemple des campus de Sciences Po à Reims et Paris en 2019). Il existe également des simulations documentées par des études de controverse dans des universités qui ne font pas partie du consortium, ou en formation continue.

 

Pérennisation des actions

 

Les innovations pédagogiques de Forccast ont marqué la politique de formation des institutions engagées dans le projet, et en particulier celle de l’établissement porteur, Sciences Po, au sein duquel un nouveau Centre d’exploration des controverses prolongera les missions de l’IDEFI. Une partie des personnels engagés dans le projet ont ainsi été recrutés de manière permanente par cette institution. Citons également l’exemple de l’Institut des Systèmes Complexes de Paris-Île de France, qui poursuit son développement du logiciel Gargantext, suite au recrutement d’un chef de projet sur un poste d’ingénieur de recherche au CNRS et la levée de fonds complémentaires.

À l’échelle de l’IDEX Université de Paris, le projet Forccast a fait naître de son giron une nouvelle initiative financée, MÉTIS, qui depuis 2019 oeuvre à la création de nouvelles filières communes à l’université et à Sciences Po autour d'enseignements interdisciplinaires, pour aboutir à la délivrance d’un Bachelor of Arts and Sciences.

Une initiative de formation à destination de publics citoyens, les ateliers de sociologie populaire des controverses, a été expérimentée en 2019 et 2020, en partenariat avec des établissements culturels. Cette action a été prolongée par la parution d’un ouvrage collectif aux Presses de Sciences Po, paru en janvier 2021, et intitulé Controverses mode d’emploi. Ce livre rassemble une sélection des contenus de formation, et donne un aperçu des méthodes pédagogiques, qui ont été conçus au sein du programme Forccast.

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Informations générales

Acronyme projet : FORCCAST
Référence projet : 11-IDFI-0018
Région du projet : Île-de-France
Discipline : 8 - Formation
Aide PIA : 6 000 000 €
Début projet : juin 2012
Fin projet : décembre 2020

Coordination du projet : Nicolas BENVEGNU
Email : nicolas.benvegnu@sciencespo.fr

Consortium du projet

Etablissement coordinateur : Université de Paris
Partenaire(s) : Ecole des Mines ParisTech, Telecom Paris Tech, Fondation Nationale Sciences Politiques, CNRS Paris Villejuif

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