ALID - Systèmes Alimentaires Durables - Edition 2012

Evaluation nutritionnelle, environnementale et socioéconomique de plusieurs menus alimentaires ; vers une évolution durable des pratiques agricoles et des recommandations nutritionnelles. – AGRALID

Comment concilier les pratiques agricoles durables et les recommandations nutritionnelles ?

Quelles préconisations alimentaires en terme d’aliments et de mode de production de ces aliments pour garantir au consommateur des menus parfaitement équilibrés nutritionnellement, et au producteur des modes de production acceptables, tout en limitant leurs impacts environnementaux et leurs coûts de revient.<br /><br />

Comment améliorer la santé du consommateur et de la planète sans modifier ses habitudes alimentaires

Le déséquilibre des apports alimentaires chez l’homme est responsable de l’apparition et du développement de nombreuses maladies contemporaines : maladies cardio-vasculaires, obésité, diabète… Ce déséquilibre peut trouver différentes origines :excès d’énergie, nature de cette énergie, mauvais rapport énergie/protéine ou acides gras n-6 / acides gras n-3, et d’autres facteurs (sel, sucres rapides, stress…). L’un des objectifs d’AGRALID est d’identifier des filières de productions agricoles durables et en mesure de contribuer à l’atteinte des recommandations nutritionnelles de l’homme ; ceci en modifiant le moins possible les habitudes alimentaires et en proposant des menus accessibles au plus grand nombre. Pour ce faire, des expérimentations sur animaux testeront de nouvelles matières premières alimentaires dans le but d’optimiser les résultats notamment en terme de qualité nutritionnelle des produits, d’impact environnemental et de coût de production.<br />Un outil d’aide à la décision permettra à partir des menus types préalablement constitués de proposer les menus les plus durables en fonction de différentes contraintes que peuvent être la disponibilité des aliments, leur accessibilité etc…<br /><br /><br />

Une relation existe entre la qualité des lipides alimentaires ingérés par l’animal et les acides gras qui se déposent dans la viande ou le lait. Cette relation est utilisée pour introduire dans l’alimentation de l’animal des acides gras jugés bons pour la santé humaine. Ceci est déjà en pratique. Dans le projet AGRALID nous allons essayer d’augmenter la digestibilité des lipides de la famille n-3 et leur efficacité alimentaire en améliorant les techniques d’extrusion des graines de lin ou en utilisant des graines dépelliculées. Nous testerons également de nouvelles sources d’acides gras n-3 en incorporant dans l’aliment des micro-algues riches en acides gras n-3 à longue chaîne (le DHA identique à celui apporté par les poissons gras).
Dans le cadre du WP2, ces sources lipidiques seront testées chez le porc, le poulet de chair, la poule pondeuse et la vache laitière.
Dans le WP3, nous analyserons les cycles de vie et l’impact sur l’environnement de production des aliments composants les menus proposés dans le WP1.
L’acceptabilité des ces produits par le producteur, le consommateur, le transformateur et l’utilisateur (restauration collective) sera étudiée d’un point de vue sociologique tout en intégrant une composante économique (WP 4 et 5).

Résultats majeurs du projet à 30 mois d’avancée.
Récemment, ce sont principalement les WP2, 3, 4 et 5 qui ont fourni des résultats.
WP2, des résultats originaux ont été montrés pour le DHA apporté par les microalgues. Il existe une relation entre la quantité de DHA ingérée et celle déposée dans la viande et les oeufs. La part utilisée dans le métabolisme énergétique peroxysomal semble peut importante contrairement aux données bibliographiques existantes. Ces données serviront à établir des équations prédictives de dépôt de ALA et de DHA en fonction des produits souhaités par les industriels et les consommateurs.
Chez les ruminants, le DHA consommé via les microalgues est retrouvé aussi dans le lait. La quantité d’acides gras trans augmente également. Mais, en raison des mauvaises performances zootechniques, le bilan de l’utilisation du DHA reste négatif et ne fera pas partie de recommandation d’utilisation en élevage.
WP3. Création de la base de données des impacts des matières premières standards au niveau des aliments consommés
WP4. 51 exploitations agricoles ont été sélectionnées et interviewés dans les régions Bretagne et Pays-de-la-Loire.
WP5 Les premiers résultats confirment l’importance du facteur hédonique (vs nutritionnel) dans le choix des aliments par les Français et leur préférence pour les produits locaux et ceux qui portent les attributs permettant d’identifier les producteurs.

Actuellement, les perspectives sont celles décrites dans le projet initial et sont donc très proches des objectifs. En fonction des résultats, ces perspectives évolueront certainement.

J. Mourot, JY Dourmad, H Van der Werf, C Hurtaud, R Le Guen, M Merdji, B Schmitt, J Thornes, G Chesneau, N Kerhoas, P Weill. Are dietary recommendations for fatty acid sustainable? BNS/NS/SFN Joint Meeting. Sustainable Diet and Food Security Lille, 28-29 May 2013

Et 2 présentations du programme à la commission Santé et à la commission Viande de Valorial

Le projet AGRALID implique une équipe pluridisciplinaire de 9 partenaires (INRA PEGASE, l'INRA URA et la tourbe, l'INRA SAS, LARESS-ESA, LESMA-Audencia, Bleu Blanc Cœur, Valorex, Terrena, et Développement CERNh).

Le projet se concentre sur l'élaboration d'un outil d'aide à la décision qui permettra de définir les meilleures stratégies alimentaires qui concilient la santé humaine, le bien-être animal, la biodiversité agricole, et les impacts environnementaux de la production alimentaire.

Le projet est centré sur le consommateur dont les habitudes alimentaires sont très prégnantes. L'objectif principal du projet est d'offrir au consommateur:
1/ Un meilleur accès à la nourriture plus équilibrée, en particulier en ce qui concerne la teneur en lipides dans les produits d'origine animale en mettant l'accent sur la restauration d'un bon équilibre entre oméga-3 (n-3 AF) et Omega 6 (n-6 AF), la diminution des acides gras saturés, avec une meilleure prise en compte de l'impact sur l'environnement.
2/ Un guide d'optimisation pour les pratiques alimentaires qui apporteront des solutions au consommateur, ne modifiant que légèrement ses habitudes alimentaires, pour trouver un bon équilibre en ce qui concerne les trois dimensions: environnement, nutrition et coût.

À partir de menus contrastés, représentatifs des habitudes alimentaires de la population française, le projet permettra d'établir une base de données sur l'impact tridimensionnelle (nutrition, l'environnement et socio-économie) des produits alimentaires qui constituent ces menus.

Comme il est extrêmement difficile de changer les habitudes des consommateurs, le projet se concentre sur la qualité des aliments et plus spécifiquement sur la qualité nutritionnelle des produits alimentaires d'origine animale, ceux-ci ayant le plus important impact nutritionnel, environnemental et socio-économique.

Ainsi, le projet proposera et analysera diverses solutions pour optimiser les produits agricoles d'origine animale, avec l'expérimentation de nouveaux aliments pour les animaux et l'évaluation de l'acceptation de nouvelles pratiques d'élevage par les agriculteurs.

L'impact sur les trois dimensions de la durabilité de ces produits alimentaires optimisés sera mesuré et intégré dans la base de données.

Par une analyse statistique multivariée, il sera possible de positionner les différents menus, avec ou sans aliments optimisés, selon les trois dimensions de la durabilité : la perception socio-économique (point de vue du consommateur et point de vue du producteur), la qualité nutritionnelle et l'impact environnemental.

En utilisant la programmation linéaire, le projet permettra d'étendre cette analyse à des menus variés, au-delà des menus initialement choisi s pour la conduite du projet, et ainsi de développer un outil de décision ou un guide d'optimisation.
Cet outil s'adressera non seulement au consommateur, mais aussi à tous les acteurs de la chaîne alimentaire : les agriculteurs, les autorités nationales, les acteurs de l'industrie de transformation alimentaire, les acteurs du secteur de la restauration.

Coordination du projet

Jacques MOUROT (Physiologie, Environnement et Génétique pour l'Animal et les Systèmes d' Elevage) – jacques.mourot@rennes.inra.fr

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

LESMA AUDENCIA Centre de recherche En Stratégie et Marchés des produits Agro-alimentaires, AUDENCIA
TERRENA Terrena Société Coopérative Agricole
VALOREX Valorex
LARESS ESA Unité de Recherche en Sciences Sociales, GROUPE ESA
INRA SAS Unité Mixte de Recherche “Sol Agro et hydrosystème Spatialisation”
INRA URA Institut National de Recherche Agronomique - Unité de Recherches Avicoles
INRA PEGASE Physiologie, Environnement et Génétique pour l'Animal et les Systèmes d' Elevage

Aide de l'ANR 726 663 euros
Début et durée du projet scientifique : décembre 2012 - 42 Mois

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