La Responsabilité Sociale et Environnementale des Entreprises : transition institutionnelle ou retour du paternalisme ? – RSTI
La Responsabilité sociale de l?Entreprise (RSE) : Transition institutionnelle ou retour au paternalisme ? 1-Actualité du sujet La question des capacités régulatoires de la RSE est aujourd?hui au c?ur des préoccupations locales (c?est un des axes du projet de développement régional autour du développement durable), national (depuis la loi sur les nouvelles responsabilités des entreprises) et international (en témoigne l?implication de l?union européenne qui fixe la définition de ce qu?est la RSE et l?émergence d?appels d?offre européens dans ce domaine). Sur le plan scientifique la RSE fait déjà l?objet d?une très importante littérature scientifique dans le champ des sciences de gestion (voir bibliographie) mais ne fait encore que petitement l?objet d?un traitement systématique dans les sciences sociales en général, et plus particulièrement dans le champ des sciences économiques. Notre projet est donc de ce point de vue innovant puisqu?il cherche précisément à établir un cadre d?analyse deouis l?économie afin de différentes sciences sociales de décrypter les enjeux économiques et sociaux encore largement méconnus de ce phénomène émergent. 2- Enoncé général du projet La RSE représente, du point de vue de la régulation de nos sociétés occidentales et européennes, une rupture assez nette par rapport au mode précédent de régulation économique et social couramment désigné par l?expression « compromis social fordiste ». Il s?agit en effet de requalifier les entreprises comme acteurs responsables de la régulation des rapports sociaux et environnementaux, autrefois gérés non par les entreprises, mais par les macro-acteurs du rapport salarial : Etat et partenaires sociaux. C?est à l?importance de ce tournant et au caractère pérenne de la forme de régulation « micro fondée » sous tendue par la RSE que nous entendons consacrer nos analyses. Notre démarche consiste plus précisément à interroger la RSE sous l?angle de la transition institutionnelle qu?elle représente, puisqu?elle émerge du plan microéconomique sur la base de l?affaiblissement des anciennes structures régulatrices que formaient l?Etat social et les divers dispositifs juridiques encadrant strictement l?activité de l?entreprise et son rapport au travail. Cette notion de transition institutionnelle pose trois questions saillantes : comment se représenter l?acteur économique ? Comment se représenter l?institution (et son rapport à l?action individuelle ou collective) ? Comment prendre en compte le temps de l?institution nécessairement doté d?une épaisseur historique Ce sujet nécessite un traitement interdisciplinaire : la question de la régulation des rapports sociaux et du rapport à l?environnement au sein et grâce aux entreprises, implique en effet un regard empruntant aux différentes sciences du social que sont les sciences économiques, la sociologie, les sciences de gestion, l?histoire et le droit. Chacune de ses disciplines propose en effet un traitement spécifique et complémentaire des autres regards, permettant de mettre en avant les enjeux en termes de régulation macroéconomique et macro sociale (enjeux socio-économiques), de modification de la législation et de la réglementation nationale et internationale (sciences juridiques), de modification de la gestion et des frontières de l?entreprise (sciences de gestion), enfin de distribution entre ce qui relève de l?innovation institutionnelle et ce qui s?apparente à un simple retour à des formes anciennes pré-fordistes (sciences historiques). 3- Méthodologie Nous chercherons à tenir trois objectifs sur la base de séminaires internationaux annuels : (1) constituer un discours commun aux différentes sciences mobilisées à travers leur regard sur la RSE. L?objectif est de parvenir ainsi à la constitution d?un lexique théorique autour des notions de responsabilités, de partie-prenante, d?institution, de règle, d?entreprise, d?organisation? qui donne corps à la transdisciplinarité que nous nous proposons de faire vivre ; (2) nous chercherons ensuite à confronter ce lexique commun à ce que l?on peut qualifier de « discours d?acteurs » des managers engagés dans le mouvement de la RSE, mais aussi des formateurs qui dispensent un enseignement conduisant à la mise ne pratique de la RSE. L?idée est de comprendre comment le discours de la RSE se construit (et plus généralement comment l?univers de l?entreprise produit sa propre légitimation). (3) Tester la validité géographique de cette grille en l?internationalisant : pour cela elle sera appliquée à un terrain privilégié, dans une perspective comparatiste : celui du Nord-Pas de Calais, de la Wallonie (Liège) et du Québec (Montréal).
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