Un documentaire sur l’ouragan Irma : dans l’œil de la science

Le 6 septembre 2017, l’ouragan Irma déferle sur les Antilles. Dans un monde où les risques naturels s'intensifient, comment tirer les leçons de cette catastrophe ? Comment mieux se préparer à ces événements climatiques extrêmes ? Le documentaire « Irma, dans l’œil de la science », réalisé par l’Esprit Sorcier en partenariat avec l’ANR, revient sur toute la chaîne de reconstruction post-catastrophe qui s’est mise en place dans les îles de Saint-Barthélemy et Saint-Martin à travers quatre projets de recherche soutenus dans le cadre de l’appel flash OURAGANS 2017 : catastrophe, risque et résilience. Un documentaire à découvrir sur la chaîne TV de l'Esprit Sorcier.

À la suite d’épisodes météorologiques d'intensité inédite survenus en août et septembre 2017 sur les Petites Antilles et le golfe du Mexique (ouragans Irma, José, Maria et Harvey), l’ANR active en décembre 2017 son dispositif "Flash" et lance un appel à projets centré sur les questions post-urgence de vulnérabilité, de reconstruction, de relève et de résilience. Irma, dans l’œil de la science, réalisé par l’Esprit Sorcier TV et co-produit par l’ANR, fait le bilan de quatre années recherches menées sur le terrain, sur les îles de Saint-Barthélemy et Saint-Martin, à travers les quatre projets financés : TIREX, APRIL, DéPOs et ReLeV, qui ont rassemblé plus de 20 partenaires scientifiques et techniques et près d'une centaine de chercheurs et de chercheuses :

• Le projet TIREX - Transfert des apprentIssages de Retours d’EXpériences scientifiques pour le renforcement des capacités de réponse et d’adaptation individuelles et collectives dans un contexte de changement climatique (Petites Antilles du Nord - saison cyclonique 2017) : comment le retour d’expérience – ou retex – peut-il permettre d’améliorer la capacité de relèvement d’un territoire ? En suivant grâce à l’imagerie satellitaire ou par drones les bâches recouvrant le bâti se retirer progressivement, le changement de couleurs des piscines, le remplissage du calendrier des locations, ou la reconstruction, maison par maison, à l’aide de drones, les chercheurs ont pu établir une cartographie. Et identifier certains blocages comme les copropriétés, l’absence d’experts ou d’assurances sur le territoire ainsi que l’importance du lien avec les acteurs locaux.

• Le projet DéPOs - Déchets Post Ouragans : en quelques jours, c’est l’équivalent de deux ans et demi de production de déchets qui se sont déversés sur ces territoires des Antilles françaises. Comment gérer, avec l’isolement qui caractérise une île, cet afflux massif de déchets ? Entre les enjeux sanitaires et environnementaux, l’impact sur le tourisme et l’économie locale, la gestion de déchets dangereux et polluants entrant normalement dans des chaines de traitement spécifiques et de débris d’objets du quotidien, DéPOs s’est intéressé à cet aspect essentiel de la gestion post-crise.

• Le projet Relev - Reconstruction des territoires : leviers pour anticiper les catastrophes naturelles : les chercheurs ont étudié le vécu et l’expérience des habitants afin d’évaluer l’ampleur du traumatisme post-crise, mais aussi leur capacité de résilience et la solidarité qui s’est installée après la catastrophe. Cet épisode a toutefois renforcé les inégalités sociales sur le territoire ; manque de matériaux et de mains d’œuvre, les populations les plus démunies n’ont pas été assez accompagnées. Ils reviennent sur l’initiative des compagnons bâtisseurs qui ont pu accompagner la reconstruction des territoires en prodiguant de bonnes pratiques de construction face au risque cyclonique.

• Le projet APRIL - Optimiser l’Anticipation et la Prise de décision en situation de crises extrêmes pour maintenir la RésiLience de la société : l’anticipation, c’est le quotidien pour certains métiers comme les pompiers ou les gendarmes. Il est parfois complexe pour les décideurs locaux de rassembler les pièces du puzzle face à une situation de crise et dans une perspective d’action. Pour les chercheurs du projet APRIL, le défi majeur était de parvenir à optimiser la prise de décision dans une situation d’incertitude comme celle-ci. Leur objectif : créer des outils d’aide à la décision dans un but de protection et de remédiation. A travers une série d’entretiens menés avec l’ensemble des acteurs, ils ont pu poser des mots sur d’éventuels disfonctionnements. Leurs résultats invitent à changer de paradigme, en France, afin de mettre en place un dispositif d’anticipation sur le long terme.

Avec la participation de (dans l’ordre d’apparition) : Frédéric Mortier, Délégué territorial à la reconstruction des îles Saint-Barthélemy et Saint-Martin (2017-2018), Délégué interministériel aux risques majeurs outre-mer (2019-2021) ; Anne Lieutaud, Responsable scientifique ANR ; Frédéric Leone, Professeur des Universités – Géographe, Projet Tirex ; Bruno Barroca, Professeur des Universités en gestion de risques urbains, Projet DéPOs ; Oscar Navarro, Professeur des Universités en psychologie sociale et environnementale, Projet Relev ; Thierry Winter, Chercheur – coordinateur des crises pour le BRGM, Projet April ; Cheila Duarte Colardelle, Chercheuse spécialisée en gestion de crise à l’IHEMI, projet April ; Gwenaël Jouannic, Chercheur spécialisé sur la vulnérabilité des territoires aux risques naturels, Projet Relev ; Maxime Desouches, Vice-président de la collectivité de Saint-Barthélémy ; Sabrina Placidoux, Directrice de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme, Collectivité de Saint-Martin ; Alexandre Lagogué, Directeur général des Compagnons Bâtisseurs.

À voir

Irma, dans l’œil de la science, un documentaire réalisé par Bertrand Groc, écrit par Fred Courant et Laurène Sarradin, et produit par l’Esprit Sorcier TV en partenariat avec l’ANR. A découvrir sur L'Esprit Sorcier TV : www.lespritsorcier.tv et sur YouTube.