DS01 - Gestion sobre des ressources et adaptation au changement climatique

Intégration de l'incertitude profonde dans la modélisation des changements climatiques – INDUCED

Incerrtitude profonde et changements climatiques

L'incertitude est omniprésente. Si cette affirmation est vraie pour la plupart des problèmes de décision, elle revêt une importance particulière pour la politique économique liée au changement climatique. Dans ce cas, les décisions ont des conséquences globales, durables et potentiellement irréversibles. Le défi environnemental auquel l’humanité est confrontée face au changement climatique illustre particulièrement bien l’importance de tenir compte de l’incertitude pour prendre une décision.

Nouveaux moyens d’intégrer les préférences des gens face à une incertitude profonde dans les processus de prise de décision liés à la politique climatique.

INDUCED propose de relever trois défis: (i) examiner théoriquement les propriétés des modèles alternatifs proposés pour traiter les incertitudes profondes; (ii) étudier la rationalité des approches alternatives et l'intensité de l'aversion profonde à l'incertitude, qui pourraient être directement utilisées dans le processus de prise de décision face à une incertitude profonde; et (iii) rechercher si un cadre contextuel affecte les décideurs.<br /><br />Le projet s'appuie sur deux observations fondamentales qui constituent ses principaux moteurs intellectuels:<br />Observation 1: Le choix entre différentes politiques climatiques est essentiellement un exercice de gestion des risques qui doit être effectué dans une situation de grande incertitude. Elle nécessite une approche décisionnelle robuste, en ce sens qu’elle se comporte raisonnablement bien dans un large éventail de distributions (ou de modèles), qu’elle est moins sensible aux hypothèses de départ, qu’elle est valable pour un large éventail de futurs possible et garde les options ouvertes.<br /><br />Observation 2: Bien qu'il soit de plus en plus reconnu que les individus manifestent généralement une aversion pour l’incertitude profonde, l'ampleur de cette aversion et son statut normatif demeurent une question ouverte. En particulier, très peu de choses ont été dites dans la littérature concernant le degré d'aversion profonde à l'incertitude ou sa comparaison avec le degré d'aversion au risque utilisé dans les modèles économiques appliqués. Si l'on reconnaît que les modèles de décision alternatifs peuvent avoir un meilleur pouvoir explicatif, et sont potentiellement capables de fournir de meilleures prévisions et lignes directrices dans des situations de grande incertitude, il devient essentiel d'avoir une idée plus précise des propriétés sous-jacentes de ces modèles alternatifs. En particulier, il est important de connaître les valeurs des paramètres à utiliser pour établir des prévisions et concevoir des politiques optimales.

Deux types d'approches différentes sont suivies dans le projet. La première approche consiste à étudier des considérations théoriques, tandis que la seconde consiste à étudier les caractéristiques comportementales des individus à l'aide de méthodes expérimentales. Cela signifie que nous menons des expériences (en laboratoire et sur le terrain) pour collecter des données afin de tester la validité des théories de décision alternatives et d'estimer les paramètres nécessaires aux applications dans le contexte de l'économie du changement climatique.

En examinant les préférences d'ambiguïté d'un échantillon unique de décideurs de la vie réelle lors de la Conférence des Nations Unies sur le climat (COP21) à Paris, nous constatons que les décideurs sont généralement averse à l'ambiguïté. En utilisant une conception simple, nous pouvons en outre montrer que ces préférences ne sont pas nécessairement dues à un comportement irrationnel, mais résultent plutôt de préférences intrinsèques par rapport à des probabilités inconnues. En explorant l’hétérogénéité au sein de notre échantillon, nous montrons également que le pays d’origine et le degré de sophistication quantitative affectent l’attitude des décideurs politiques à l’égard du risque composé, mais non de l’ambiguïté.

Un projet serait de pousser plus loin la recherche initiée par Bosetti et al. (2017) et d'analyser la manière dont les décideurs, et en particulier les négociateurs du climat, réagissent à l'incertitude profonde qui caractérise le changement climatique.

Berger, L. and V. Bosetti (2019). Are policymakers ambiguity averse? The Economic Journal (accepted for publication)

INDUCED propose d’étudier le rôle joué par l’incertitude profonde dans la manière dont est traité le phénomène du changement climatique global.

L’incertitude est omniprésente. Si cette affirmation est vraie pour la plupart des problèmes de décision, elle revêt une importance particulière pour la politique économique liée aux changements climatiques. Dans ce cas-là en effet, les décisions à prendre ont des conséquences globales, durables et potentiellement irréversibles. Le défi environnemental auquel l'humanité est confrontée avec le changement climatique global illustre particulièrement bien l'importance de considérer l'incertitude lors de la prise de décision. Les décisions concernant le changement climatique doivent être prises en présence d'incertitude portant à la fois sur la science du climat (en raison de l'extrême complexité du système climatique) et sur certains aspects socio-économiques et technologiques fondamentaux (en raison de notre incapacité à capturer parfaitement la façon dont le système socio-économique pourrait répondre, atténuer et s'adapter à ces changements).

Toutefois, bien qu’il soit maintenant acquis que l’incertitude profonde représente une donnée essentielle de la problématique du changement climatique, la manière dont celle-ci est intégrée dans les modèles utilisés pour faire des prédictions, ou dessiner des politiques publiques reste insatisfaisante.

Ce projet a pour but de développer de nouvelles manières d’incorporer les préférences vis-à-vis de l’incertitude profonde dans les processus de prise de décision relatifs aux politiques climatiques. INDUCED propose d’atteindre cet objectif en considérant trois challenges : (i) investiguer de manière théorique les propriétés qu’une approche prenant en compte l’incertitude profonde devrait avoir, identifier les forces et faiblesses des modèles alternatifs de prise de décision, et leur applicabilité dans le contexte spécifique du changement climatique ; (ii) étudier (en utilisant des méthodes d’économie expérimentale) la rationalité de ces approches alternatives, ainsi que quantifier l’intensité de l’aversion à l’incertitude profonde qui pourrait être utilisée directement dans les modèles de prise de décision sous incertitude lors de l’élaboration des politiques climatiques, et (iii) investiguer si le cadre contextuel influe sur les prises de décision sous incertitude.

Le projet s'appuie sur deux observations fondamentales, qui constituent ses principaux moteurs intellectuels:
• Première observation: Choisir parmi les différentes politiques climatiques est essentiellement un exercice de gestion des risques qui doit être effectué dans une situation d'incertitude profonde. Il nécessite une approche robuste, c’est-à-dire qui fonctionne de manière satisfaisante avec un large éventail de distributions possibles des événements aléatoires (ou modèles), qui est moins sensible aux hypothèses initiales, qui est valable pour un large éventail de futurs possibles, et qui conserve les options futures ouvertes.
• Deuxième observation: bien qu'il soit de plus en plus reconnu que les individus manifestent habituellement une aversion face à l'incertitude profonde, son degré d’intensité et son statut constituent toujours encore des questions ouvertes. Si l'on reconnaît que les modèles de décision alternatifs peuvent avoir un meilleur pouvoir explicatif et sont potentiellement capables de fournir de meilleures prédictions et directives dans les situations d'incertitude profonde, il devient essentiel d'avoir une idée plus précise des propriétés sous-jacentes de ces modèles. En particulier, il est important de connaître la valeur des paramètres qui devraient être utilisés pour faire des prédictions et concevoir des politiques environnementales optimales.

Coordination du projet

Loic Berger (Lille - Economie et Management)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

LEM Lille - Economie et Management

Aide de l'ANR 248 400 euros
Début et durée du projet scientifique : décembre 2017 - 48 Mois

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