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Production d'allo-anticorps indépendante des LT CD4+ en transplantation: mécanistique et pistes thérapeutiques – ESPRIT

Production d’allo-anticorps indépendante des LT CD4+ au cours du rejet chronique en transplantation: mécanistique et pistes thérapeutiques

NR

Objectif du projet :

L’objectif principal était de vérifier si une réponse anticorps anti-CMH peut se développer en l’absence de lymphocyte T CD4+ après une transplantation et, le cas échéant de caractériser cette réponse humorale non-canonique.

Humains
Au cours des 12 premiers mois du projet ESPRIT, 2 médecins en master II (A Koenig et CC Chen) ont travaillé à plein temps sous la supervision du coordonnateur au sein de l’équipe INSERM 1111 (Gpe « Cellules B effectrices et à mémoire» dirigé par le Dr T Defrance).
Un ingénieur d’étude à rejoint ce noyau en septembre 2012 (M+10).

Expérimentaux
- Un nouveau modèle murin a été développé permettant un suivi facilité des réponses anticorps allogéniques. Brièvement, les souris HLA A2 transgéniques sur un fond C57/B6 sont utilisées comme donneuses de greffons cutanés ou de transplants cardiaques. Les souris receveuses sont des C57/B6 sauvages. La seule cible du rejet étant la molécule de CMH I humaine HLA A2, des outils très sensibles, utilisés en clinique humaine, ont pu être adaptés pour suivre les réponses humorales des receveurs.
-Les modèles de greffe cutané et de transplantation cardiaque hétérotopique chez la souris sont maitrisés avec un taux de succès de respectivement (100% et 80-90%) depuis M+6. Le modèle de greffe d’ilots de Langerhans (un modèle de greffe avec fonction) est en cours de mise en place et devrait être maitrisé d’ici la fin de l’année 2013 (M+14).
-Puisque l’objectif principal du projet était de documenter une réponse anticorps anti-CMH en l’absence de lymphocyte T CD4+, nous avons testé plusieurs modèles de déplétion. Finalement nous avons opté pour l’utilisation d’une souris génétiquement déficientes en lymphocytes T CD4+, la souris Aß KO.

Cliniques
ESPRIT est un projet translationnel qui comprend l’étude des patients transplantés rénaux suivi à l’hôpital Edouard Herriot. Un phénotypage et des tests fonctionnels seront menés sur les T CD4+ circulants de ces patients à différents temps post-transplantation (0, 3 mois et 1 an). L’installation du laboratoire et les expériences préliminaires sont pratiquement terminés. Nous estimons que les premiers patients pourront être enrôlés à partir de janvier 2014.

En contradiction avec notre hypothèse de départ et les données publiées par le groupe de Zinkernagel (Ochsenbein AF, J. Immunol, 2000), nos résultats démontrent que les souris totalement déficientes en T CD4+ sont incapables de développer une réponse anticorps contre les antigène protéiques allogéniques portés par un greffon ou un transplant.
Les résultats obtenus à M+12 vont dans le sens du dogme immunologique prévalant, qui prédit qu’une réponse anticorps contre une protéine ne peut se développer que si les lymphocytes B spécifiques de l’antigène reçoivent un signal de costimulation provenant des lymphocytes T CD4+ helper spécifiques. Ces résultats sont en contradiction avec notre hypothèse de départ, nous conduisant à revoir les objectifs de notre travail de recherche.

A) Sur le plan expérimental
Les patients transplantés reçoivent une immunosuppression qui cible principalement la population lymphocytaire T des receveurs. Cette population se trouve donc réduite quantitativement (lymphopénie T induite par le sérum anti-lymphocytaire) mais aussi qualitativement (bloquage de l’activation lymphocytaire T par l’immunosuppression d’entretien.
La dépendance de la réponse humorale alloimmune vis à vis de l’aide apportée par les lymphocytes T CD4+ que nous avons documentée ci-dessus nous a conduit à nous interroger sur l’effet d’une titration de cette aide sur la quantité (titre d’Ac) et la qualité (répertoire Ac , capacité à activer le complément, ADCC)
A-1) influence de la quantité de l’aide T CD4+ : Nous allons tirer avantage de nos expériences préliminaires de déplétion avec l’anticorps GK1.5. En faisant varier la dose de GK1.5 nous générerons des animaux qui ont une population T CD4+ résiduelle de taille variable. Nous utiliserons ces animaux comme receveurs d’un greffon cutané provenant d’une souris donneuse HLA A2 transgénique. (influence de la quantité d’aide)
A-2) influence de la qualité de l’aide T CD4+ : Des souris C57/B6 sauvages traités par ciclosporine A (bloquage du signal 1 d’activation du lymphocyte T) ou de l’éverolimus (bloquage du signal 3 d’activation du lymphocyte T) seront utilisées comme receveuses d’un greffon cutané provenant d’une souris donneuse HLA A2 transgénique.

B) Sur le plan translationnel
Puisque nos résultats expérimentaux démontrent que l’aide des T CD4+ est indispensable au développement d’une réponse anticorps contre le greffon, nous faisons l’hypothèse que l’étude des T CD4+ circulants (phénotypage par cytométrie et test de d’activation en culture) pourraient permettre d’identifier les receveurs à risque de développer des anticorps contre leur greffon. Une étude pilote prospective sera débuté en janvier 2014.

NR

Coordination du projet

Olivier Thaunat (INSERM U851) – olivier.thaunat@inserm.fr

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

INSERM INSERM U851

Aide de l'ANR 476 934 euros
Début et durée du projet scientifique : octobre 2012 - 36 Mois

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