Le projet POMEDOR se propose d'explorer et de développer des recherches pluridisciplinaires portant sur l'alimentation en Méditerranée orientale médiévale, en croisant approches historique, archéologique et archéométrique, et à partir d'études de cas à Chypre, sur la côte levantine, en Turquie et en Grèce.
Les pratiques alimentaires constituent un domaine de recherches en pleine expansion, au sein duquel la Méditerranée orientale médiévale demeure encore pratiquement inexplorée. Il s'agit pourtant d'une région et d'une époque à fort potentiel. Le projet POMEDOR se propose d'explorer et de développer ce nouveau champ de recherches en utilisant une approche pluridisciplinaire alliant histoire, archéologie et archéométrie.<br />Nous nous intéressons en particulier à l'évolution des pratiques alimentaires dans des contextes correspondant à l'arrivée de populations de culture différente (conquêtes arabes et seldjoukides, croisades). En Méditerranée orientale médiévale cohabite une mosaïque de communautés (arabo-musulmane, byzantine, latine, turque...), étudiées par les historiens sous différents aspects incluant conflits et échanges commerciaux, mais bien moins du point de vue des contacts et échanges culturels. L'alimentation nous semble une façon particulièrement prometteuse d'éclairer ces aspects, non seulement en tant que marqueur social et culturel, mais aussi comme possible point de rencontre.<br />En se basant sur des études de cas à Chypre, sur la côte levantine, en Turquie et en Grèce, des approches diachroniques et synchroniques tenteront de corréler des données de différente nature et de mettre en évidence des associations significatives de marqueurs. Il s’agit d’examiner non seulement les produits consommés, mais également la manière de les préparer et de les consommer, et de les replacer dans leur contexte archéologique et historique. A partir de ces différents éléments, nous tenterons de percevoir différentes «cultures alimentaires«, leur perméabilité et les aspects dynamiques de cette perméabilité. <br />Un des enjeux de ce projet est aussi de constituer, à partir de travaux actuellement largement dispersés, une communauté scientifique pluridisciplinaire autour de ces thématiques, et de créer des outils favorisant les recherches de cette communauté sur le long terme.
Nous étudions les évolutions de l'approvisionnement en denrées alimentaires, de leur modes de préparation et de consommation, en nous appuyant sur les sources historiques, et sur des recherches archéologiques et archéométriques portant sur différentes catégories de céramiques - depuis les containers pour le transport des denrées jusqu'au service de table, en passant par les récipients de cuisson des aliments. Des contextes et corpus céramiques sont sélectionnés à des fins d'étude et d'échantillonnage pour analyses en laboratoire, en ciblant d'une part des contextes de production sur la longue durée, d'autre part des niveaux clés du point de vue de la chronologie et de l'occupation des sites. On cherche à mettre en évidence, au moyen d’analyses de résidus organiques dans les poteries, l’introduction de nouveaux produits ou combinaisons de produits. Parallèlement, la modification des modes de préparation et de cuisson des aliments et l'apparition de nouvelles manières de table sont étudiées au travers des évolutions de formes et de décors, de choix de matières premières et de techniques de fabrication des céramiques.
Les synthèses inclueront aussi des données archéozoologiques, archéobotaniques, bioarchéologiques ... grâce à la constitution du réseau POMEDOR, regroupant chercheurs expérimentés et étudiants contribuant par différentes approches disciplinaires à la compréhension des pratiques alimentaires en Méditerranée orientale médiévale. La création d'une plateforme collaborative dédiée est destinée à stimuler et à faciliter leurs échanges.
Les résultats seront disséminés d’une part auprès de la communauté scientifique, d’autre part auprès du grand public. Le projet et ses réalisations seront présentés et publiés au fur et à mesure de l'obtention des résultats, une table-ronde finale permettant de faire le point sur l'ensemble des actions entreprises, et d'ouvrir sur des perspectives de poursuite des recherches.
Le projet donnera également lieu à des contributions à des bases de données spécialisées dans les études céramiques, notamment le projet international « Levantine ceramics » et la base de données d’analyses du Laboratoire de Céramologie de Lyon.
Des initiatives tournées vers le grand public prendront deux formes: d'une part un «événement culinaire« proposé par un «chef« et inspiré par les thématiques du programme; d'autre part la préparation d'une exposition à la «Cité de la céramique« de Sèvres. Cette dernière mettra en scène la rencontre des cultures arabo-musulmane, byzantine, européenne et turque à l’époque médiévale à l'aide d'objets archéologiques relatifs à l'alimentation. Elle proposera une réflexion sur la rencontre autour de l'alimentation de différentes communautés et cultures dans les sociétés d’hier et d’aujourd’hui.
Des perspectives de recherche dans le cadre d’un projet de plus grande envergure (e.g. cadre européen) seront dégagées lors du colloque final du programme. Il pourra s'appuyer sur le réseau POMEDOR, constitué au cours du présent projet, et sur sa plateforme collaborative accessible sur le web, concue de façon à pouvoir perdurer après la fin de son financement.
L'émergence et le dynamisme d'un communauté scientifique travaillant sur l'alimentation en Méditerranée orientale médiévale dépend aussi du développement des différentes disciplines concernées , et notamment de celui des recherches archéologiques dans cette région et pour ces périodes. Cette dimension, et ses implications en termes de formation, devra sans doute être intégrée dans le futur projet.
Le programme donnera lieu à des articles dans des revues ou des actes de colloques internationaux à comité de lecture. La publication de la table-ronde finale du programme sera le moyen privilégié de diffuser études de cas et essais de synthèse dans la perspective globale du projet.
Les résultats seront aussi diffusés en ligne par l'intermédiaire de plusieurs vecteurs. Le site web POMEDOR est le premier relai des informations et résultats du programme. Les données céramologiques obtenues alimenteront des sites de bases de données en ligne, notamment celle du «Levantine Ceramics Project« pour les productions levantines, et celle du Laboratoire de Céramologie de Lyon, qui développera à cette occasion une interface publique à l’usage des archéologues et archéomètres. Cette interface pourra être optimisée grâce aux recherches menées à Lyon sur la modélisation de l'objet céramique, visant à créer de nouveaux outils pour une utilisation efficace et raisonnée des bases de données céramologiques.
Les pratiques alimentaires constituent un domaine de recherches en pleine expansion, au sein duquel la Méditerranée orientale médiévale demeure encore pratiquement inexplorée. Il s'agit pourtant d'une région et d'une époque à fort potentiel, encore renforcé par les récentes avancées des études archéologiques et archéométriques. Le projet POMEDOR se propose d'explorer et de développer ce nouveau champ de recherches en utilisant une approche pluridisciplinaire alliant histoire, archéologie et archéométrie.
Le programme étudiera l'évolution des pratiques alimentaires dans des contextes correspondant à l'arrivée de nouvelles populations de culture différente (conquêtes arabes et seldjoukides, croisades). En Méditerranée orientale médiévale cohabite une mosaïque de communautés (arabo-musulmane, byzantine, latine, turque...), étudiées par les historiens sous différents aspects incluant conflits et échanges commerciaux, mais bien moins du point de vue des contacts et échanges culturels. L'alimentation nous semble une façon particulièrement prometteuse d'éclairer ces aspects, non seulement en tant que marqueur social et culturel, mais aussi comme possible point de rencontre.
Parallèlement, le rôle de la céramique dans l’étude des pratiques alimentaires est de plus en plus reconnu. Nous étudierons l'évolution de l'approvisionnement en denrées alimentaires, de leur modes de préparation et de consommation, en nous appuyant sur des données historiques, et sur des études archéologiques et archéométriques de différentes catégories de céramiques, depuis les containers pour le transport des denrées jusqu'au service de table en passant par les récipients de préparation et de cuisson des aliments. A partir d'études de cas à Chypre, sur la côte levantine, en Grèce et en Turquie, des approches diachroniques et synchroniques tenteront de corréler des données de différente nature. Nous replacerons dans leur contexte les évolutions du répertoire typologique, des denrées alimentaires telles qu’elles sont perçus par des analyses de résidus organiques, les adaptations des productions céramiques à de nouvelles fonctions ou de nouvelles modes approchées par des analyses de matériaux. Les synthèses pourront également s'appuyer sur les données disponibles résultant d'études archéobotaniques, archéozoologiques, bioarchéologiques ... grâce à la constitution du réseau POMEDOR. Ce dernier regroupera chercheurs expérimentés et étudiants, contribuant par ces différentes approches disciplinaires à la compréhension des pratiques alimentaires en Méditerranée orientale médiévale.
Des initiatives tournées vers le grand public prendront deux formes: d'une part un "événement culinaire" proposé par un "chef" et inspiré par les thématiques du programme; d'autre part la préparation d'une exposition à la "Cité de la céramique" de Sèvres. Cette dernière mettra en scène la rencontre des cultures arabe, byzantine, européenne et turque à l’époque médiévale à l'aide d'objets archéologiques relatifs à l'alimentation. Elle proposera une réflexion sur la rencontre autour de l'alimentation de différentes communautés et cultures dans les sociétés d’hier et d’aujourd’hui.
Madame Sylvie Yona Waksman (Archéométrie et Archéologie : origine, datation et technologie des matériaux) – yona.waksman@mom.fr
L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.
CNRS UMR 5138 Archéométrie et Archéologie : origine, datation et technologie des matériaux
Aide de l'ANR 400 000 euros
Début et durée du projet scientifique :
janvier 2013
- 36 Mois