Retrouver les traces du séisme tsunamigénique d'AMORGOS (9 juillet 1956) pour mieux contraindre les aléas et risques sismiques et tsunamis en Méditerranée orientale – AMORGOS
Les dangers que représentent les séismes ayant lieu en mer sont devenus de plus en plus évidents, notamment leur capacité à déclencher des tsunamis. Les récits historiques de tsunamis méditerranéens sont compilés dans les bases de données européennes, contribuant ainsi à notre compréhension de leur occurrence géographique. Cependant, les sources de la plupart de ces tsunamis restent inconnues: les failles qui ont glissé et déplacé le plancher océanique ne sont pas identifiées. Ce manque de connaissances s'étend aux paramètres de la rupture sismique (longueur, largeur, glissement) et entrave notre capacité à comprendre avec précision les sources des tsunamis, à prédire la probabilité de futurs tremblements de terre importants à proximité et à déterminer les paramètres qui influencent les aléas.
C'est le cas du plus grand tsunami méditerranéen des deux derniers siècles, qui s'est produit au large des îles d'Amorgos et de Santorin (1956). De nouvelles données géologiques et géophysiques marines nous permettent aujourd'hui d'identifier la faille normale qui a rompue, et de quantifier la rupture qui a décalé le fonds de la mer. Sur la base de ces nouvelles contraintes, notre projet multidisciplinaire vise à établir des scénarios plausibles de glissement en profondeur, validés par la modélisation du tsunami, les enregistrements sismologiques existants et de nouvelles données d'accélération du sol, issues d'études sur les dommages subis par les bâtiments. Ces scénarios permettront de savoir comment les contraintes ont évolué autour de la rupture, et si elles peuvent favoriser de futurs grands tremblements de terre le long des failles voisines. Les archives géologiques et humaines seront aussi explorées afin de reconstituer l'histoire inconnue des ruptures et des tsunamis dans la région. Ce projet permettra des avancées importantes dans notre compréhension des risques telluriques associés aux bassins d'arrière-arc, et participera à la réduction de la vulnérabilité dans la région.
Coordination du projet
Frederique Leclerc (Géoazur)
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Partenariat
DAM Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives
GEOAZUR Géoazur
LMV Laboratoire Magmas et Volcans
LMPS Ecole normale supérieure Paris-Saclay
REPSODY Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement
Aide de l'ANR 798 795 euros
Début et durée du projet scientifique :
December 2024
- 60 Mois