Décryptage du rôle des polyamines, métabolites clés de la virulence de P. aeruginosa et de son interaction avec S. aureus – POPS

Le projet POPS vise à élucider le rôle des polyamines dans la virulence bactérienne, en se concentrant sur les deux pathogènes Pseudomonas aeruginosa (Pa) et Staphylococcus aureus (Sa). Ces bactéries sont responsables d’infections respiratoires aiguës et chroniques, notamment chez les patients atteints de mucoviscidose (CF) et fréquemment retrouvés ensemble. Les polyamines sont des métabolites essentiels présents à la fois chez les procaryotes et les eucaryotes. Des niveaux élevés de polyamines ont été associés à une virulence accrue de Pa et à une instabilité de la fonction respiratoire des patients CF (Moyne et al. 2021). De plus, nos données préliminaires montrent que la présence de Sa modifie le métabolisme des polyamines chez les deux espèces. Pour la première fois, le projet explore une voie alternative de production de polyamines chez Pa, régulée par le système à 2 composants, PmrAB. Le programme de recherche est organisé en quatre modules de travail (WP1-4) et un module de gestion (WP0). Le WP1 se concentre sur le rôle des polyamines dans la virulence du Pa, en utilisant le génie génétique, la métabolomique ciblée et des tests de caractérisation phénotypiques de virulence de Pa in vitro et in vivo. Le WP2 examine l'impact des polyamines sur la physiologie de Sa. Le WP3 utilise des techniques métabolomiques avancées pour caractériser les changements métaboliques chez les Sa exposés aux polyamines. Dans le WP4, l’utilisation de la génomique comparative permettra de comprendre les origines évolutives et la distribution des voies de biosynthèse des polyamines chez les bactéries. Grâce à un consortium multidisciplinaire (Virulence de Pa et Sa, métabolomique et autres omiques, génétique et biologie informatique), le projet vise non seulement à élucider l'action des polyamines, mais aussi leur rôle dans la compétition microbienne au sein de la communauté respiratoire, ouvrant la voie à la conception de nouvelles générations d’interventions thérapeutiques.