Expliquer les Croyances dans les Théories du Complot avec un Mécanisme de Détection de la Triche – COPYCAT
Les croyances dans les théories du complot – faisant référence à des groupes cachés qui coopèrent pour poursuivre des objectifs malveillants – ont un impact significatif sur la prise de décision, les comportements individuels et collectifs, et peuvent conduire à l'instabilité politique. En raison de ces impacts potentiels, cela représente un défi majeur pour les décideurs politiques et un intérêt prépondérant pour les sciences psychologiques. Cependant, malgré l'identification de divers prédicteurs dans la littérature, peu d'études se penchent sur les mécanismes cognitifs sous-jacents. Ce projet propose la détection de la triche comme un processus cognitif fondamental sous-tendant les croyances dans les théories du complot. Suite à la proposition théorique d'Aubert-Teillaud et Vaidis (2023), nous soutenons que les croyances dans les théories du complot peuvent être modélisées en utilisant la théorie de la détection de signal et la théorie de la gestion des erreurs. À cette fin, un paradigme spécifique a été développé avant le projet et permet de mesurer le biais existant en utilisant le critère de décision (i.e., la tendance des individus à préférer les faux positifs ou les faux négatifs) et la sensibilité (i.e., la capacité à effectuer efficacement la tâche). La procédure de la tâche de détection de la triche et les études préliminaires sont décrites dans le projet. Pour tester les hypothèses théoriques selon lesquelles le biais de détection de la triche est responsable des croyances dans les théories du complot, nous avons prévu 9 études. Plusieurs études reposent sur une analyse de médiation avec des facteurs identifiés comme prédicteurs, la croyance dans les théories du complot comme variable dépendante, et le biais de détection de la triche comme médiateur. Dans l'Axe 1 (WP1), nous examinerons les facteurs socio-politiques. Dans la Tâche 1, nous manipulerons l'appartenance à un groupe (Étude 1), la compétition de groupe (Étude 2), et l'entité (Étude 3). Dans la Tâche 2, nous manipulerons le statut informationnel sur la corruption (Étude 4). Enfin, parce que les analyses de médiation présentent des limites concernant le lien causal, la Tâche 3 manipulera le biais de détection de la triche (Études 5 et 6). Dans l'axe 2 (WP2), nous examinerons les facteurs personnels. Dans la Tâche 4, nous examinerons le lien entre l'idéation paranoïaque (Études 7 et 8) et les théories du complot via le biais de détection de la triche, tandis que dans la dernière étude, nous nous concentrerons sur l'hypersensibilité à l'agence (Étude 9). Le projet adopte une approche scientifique ouverte et solide, incorporant une analyse systématique de la puissance et utilisant le format des rapports enregistrés. Ces mesures renforcent la validité des méthodes et des résultats. D'un point de vue interdisciplinaire, le projet est rendu possible grâce à une approche intégrative incorporant des théories et des mesures issues de différents sous-domaines des sciences psychologiques. Pour garantir une expertise complète, nous avons réuni un consortium de chercheurs et chercheuses spécialisés dans divers domaines méthodologiques, tels que la psychologie sociale (e.g., les relations intergroupes) et la psychologie cognitive (e.g., la détection de signal). De plus, nous avons sollicité des experts reconnus dans le domaine des théories du complot. En fin de compte, nous anticipons la compilation d'une note politique à l'intention du grand public et des décideurs politiques offrant des recommandations pratiques pour faire face aux défis posés par les théories du complot. Dans l'ensemble, la réalisation du projet permettrait à la fois une percée scientifique et sociétale dans l'étude des croyances dans les théories du complot.
Coordination du projet
David Vaidis (Cognition, Langues, Langage, Ergonomie)
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Partenariat
LAPPS Université Paris Nanterre
Université Libre de Bruxelles
CLLE Cognition, Langues, Langage, Ergonomie
VAC Université Paris Cité
University of Kent
Aide de l'ANR 237 991 euros
Début et durée du projet scientifique :
octobre 2024
- 36 Mois