Une étude originale pour comprendre l'adaptation des pathogènes fongiques à leur plante hôte et approfondir nos connaissances sur la durabilité de la résistance végétale. – AdaptAFungus

Les champignons phytopathogènes, tel que Pseudocercospora fijiensis causant la maladie des raies noires du bananier, sont une menace majeure pour la sécurité alimentaire mondiale. Une solution durable pour contrôler ces maladies reposent sur la création de variétés de plantes résistantes, cependant ces résistances sont souvent rapidement contournées ou érodées. La plupart des études ayant pour objectifs d’identifier les composants de la pathogénicité utilisent des méthodes a priori en se concentrant sur les protéines sécrétées. Cela conduit à examiner de nombreux candidats sans garantir un lien direct avec la pathogénicité ou l’adaptation à l’hôte. Alternativement, les approches sans a priori, telles que les analyses QTL, GWAS et par scan génomique permettent d’identifier directement des gènes candidats liés à ces processus. P. fijiensis, avec ses cycles sexuels fréquents et ses populations de grandes tailles, est un modèle idéal pour appliquer ces méthodes. De telles approches réalisées par notre équipe ont conduit à l'identification de gènes candidats impliqués dans l’érosion de la résistance quantitative du bananier. L'objectif du projet AdaptAFungi est de déterminer, parmi les gènes candidats identifiés, leurs rôles dans l'adaptation de P. fijiensis à la résistance quantitative du bananier. Nous prévoyons de : (i) Réaliser une analyse transcriptionnelle comparative des isolats adaptés et non adaptés de P. fijiensis infectant des cultivars sensibles et résistants. (ii) Produire des mutants de P. fijiensis dont l’expression est altérée pour nos gènes candidats et tester leurs capacités d'infection sur les deux cultivars de bananier. (iii) Identifier les cibles ou substrats hôtes de ces gènes candidats. Comme ce projet combine des approches de génomique des populations et de génomique fonctionnelle, nous sommes confiants dans sa réussite pour identifier les gènes responsables de la pathogénicité et de l'érosion de la résistance chez P. fijiensis.