Conservatoire de Polypes et de Méduses – JPA
Les changements climatiques constituent aujourd’hui une menace supplémentaire pour la diversité biologique marine (ODD 14 et 13). Les augmentations de température associées aux fortes pressions anthropiques cumulées dans les zones côtières (surpêche, aquaculture, pollution) favorisent ainsi les épisodes de proliférations de méduses dont la récurrence est considérée comme un symptôme de la santé dégradée des écosystèmes. Néanmoins, le manque de connaissances sur l'écologie et la biologie de ces organismes est un frein pour le développement de stratégies de gestion de la résilience dans les écosystèmes menacés.
Face à cette érosion de la biodiversité, les aquariums, musées et zoos, accueillent chaque année jusqu'à 700 millions de visiteurs, soit près d'un dixième de la population mondiale. Non seulement ces établissements jouent un rôle important dans la recherche et la conservation marines, mais ils contribuent également à éduquer le public sur des questions environnementales essentielles.
Dans les aquariums, la plupart des organismes présentés au public sont des poissons pour lesquels la reproduction est souvent maitrisée. Paradoxalement, la diversité des organismes invertébrés est bien plus importante et les cycles de vie de certains organismes toujours partiellement inconnus ou non contrôlés. De ce fait, à l’heure actuelle, 70% des animaux présentés dans les aquariums sont encore des organismes prélevés dans le milieu.
L’Aquarium de Paris, entièrement reconstruit et ré-inauguré en 2006, développe depuis 2013 un pôle innovant sur les méduses. Son Médusarium© présente au public 54 espèces, soit la plus grande collection dans le monde en dehors de 2 autres aquariums situés au Japon. Le personnel zootechnique a été formé dans différents laboratoires étrangers et plus de 2 millions d’euros ont été investis dans la création d’un laboratoire d’élevage et de recherche. L’Aquarium de Paris possède à ce jour les capacités d’élevage de la totalité des espèces de méduses pour lesquelles le cycle de vie est maitrisé (2%) et se heurte désormais à des verrous scientifiques pour l’exhibition de nouvelles espèces.
Malgré l’engouement scientifique renaissant pour l'écologie des méduses, on ne sait pas à l'heure actuelle vraiment expliquer et prédire les proliférations des méduses. Ceci est dû à la fugacité des épisodes en milieu naturel, à la difficulté d'identifier de façon certaine les facteurs environnementaux influençant leur dynamique et à la difficulté de les maintenir en élevage. Néanmoins, une équipe de chercheurs de l’Unité Mixte de Recherche MARBEC de Montpellier travaille sur l’écologie et la biologie de ces organismes gélatineux depuis une quinzaine d’années.
Ce LabCom permettra de combiner les expériences et savoir-faire des deux partenaires en utilisant la plateforme de culture de l'Aquarium de Paris pour mener des activités de recherche et développement.
Les objectifs sont de parvenir à cultiver 15 espèces de méduses supplémentaires d’ici les 5 prochaines années, de pouvoir réduire le nombre de prélèvements en milieu naturel et de mieux comprendre, grâce à des approches expérimentales sur des cultures de ces organismes, les paramètres induisant leurs proliférations pour proposer des mesures de gestion et de prévention de ces épisodes.
Coordination du projet
Delphine Bonnet (MARBEC)
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Partenariat
Aquarium de Paris
UM-MARBEC MARBEC
Aide de l'ANR 362 971 euros
Début et durée du projet scientifique :
février 2024
- 54 Mois