Chronologie et architecture de Chahartaqi (« Quatre arches »): dynamique du paysage de la Perse dans l’Antiquité tardive – CHARTAQ
Les bâtiments connus sous le nom de chahartaqi constituent l'un des éléments les plus importants de l'architecture iranienne. Le nom signifiant "quatre arches" en persan fait aujourd'hui référence à une entité architecturale de l'Antiquité tardive principalement développée pendant l'empire sassanide (3ème-7ème siècle de notre ère). Ces bâtiments se composent de quatre piliers et de quatre arcs supportant un dôme central. Des centaines d'exemples bien conservés ou de ruines de chahartaqi se trouvent dans tout le paysage culturel du monde iranien au sens large (Iranshahr). Les chahartaqi peuvent être des bâtiments individuels, mais aussi des composantes intégrées à des bâtiments plus complexes tels que le monument de Sarvestan. Les chahartaqi ont longtemps été considérés comme des temples du feu dédiés aux pratiques de culte zoroastriennes. Bien que l'idée que le chahartaqi soit un plan architectural standard pour un temple du feu zoroastrien ait persisté dans le milieu universitaire, elle a également été critiquée par plusieurs chercheurs. L'ambiguïté sur le fonctionnement des chahartaqi est notamment liée à nos connaissances incomplètes sur les âges absolus, les caractéristiques architecturales détaillées et le contexte environnemental dans lequel ils se situent. Ces trois aspects seront les sujets d’étude de CHARTAQ. Nous émettons l'hypothèse que : (i) la plupart des chahartaqi isolés actuellement présents sur le plateau iranien datent de la période sassanide, les exemples les plus anciens de chahartaqi étant concentrés dans le Grand Fars ; (ii) les structures chahartaqi actuelles faisaient partie de complexes multi-fonctionnels situés à une certaine distance les uns des autres à proximité des voies de communication dans l'Antiquité ; (iii) les emplacements des chahartaqi ont été pré-planifiés selon une série de critères liés aux éléments naturels (proximité des ressources en eau, hauts topographiques et éventuellement végétation) et au paysage culturel (établissements et complexes urbains). Pour tester ces hypothèses, nous étudierons une série de chahartaqi sélectionnés en fonction de différents critères, notamment la disponibilité de ressources archivistiques, de matériaux datables par le radiocarbone et de données archéologiques. Ces sites seront investigués dans trois modules de travail (WP1 : Revue historique ; WP2 : Archéométrie ; WP3 : Archéologie du paysage) dans le cadre d'une approche interdisciplinaire associant histoire de l'architecture, archéologie du paysage et archéométrie. Le projet fournira de nouvelles données et connaissances scientifiques inestimables sur les sites archéologiques de l'Antiquité tardive de Perse en tant que patrimoine culturel de l'humanité susceptible d'être proposé comme site inscrit au patrimoine mondial. Les résultats seront diffusés dans des installations interactives gratuites et en libre accès conformément à la mission éducative et à la responsabilité intellectuelle des sciences humaines et sociales.
Coordination du projet
Morteza Djamali (Institut Méditerranéen de Biodiversité et d'Ecologie)
L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.
Partenariat
Universität Konstanz
IMBE Institut Méditerranéen de Biodiversité et d'Ecologie
CNRS DR12 CEREGE Centre National de la Recherche Scientifique - Centre Européen de Recherche et d’Enseignement des Géosciences de l’Environnement
Aide de l'ANR 369 863 euros
Début et durée du projet scientifique :
février 2024
- 36 Mois