Efficacité pour la communication, contraintes cognitives et sens lexical – ComCogMean

Les langues présentent certaines tendances universelles dans la manière dont les significations sont lexicalisées. Ces tendances ont pu être attribuées à un processus d’optimisation au cours de l’évolution des langues, conduisant à des systèmes efficaces pour communiquer. Mais elles peuvent aussi résulter de biais cognitifs indépendants de la communication, ou du processus d’apprentissage des mots, sans lien direct avec la communication. Ce projet porte sur le rôle du sens dans la constitution du lexique (par ex. longueur des mots, lexicalisation des concepts logiques). Nous étudierons les rôles respectifs des contraintes cognitives non-communicationnelles et de l'efficacité communicationnelle dans l'explication des correspondances formes-sons, au moyen de trois études de cas:

1. La compétition des significations, qui pourrait expliquer le fait que la synonymie est limitée dans les langues humaines, et le phénomène d'exclusivité mutuelle dans l'apprentissage des mots (les nouveaux mots sont associés à des sens nouveaux)
2. Fréquence et signification : les mots les plus fréquents ont tendance à être plus courts (loi d'abréviation) ; Nous soutenons que les fréquences des objets et événements dans le monde ne peuvent pas être ignorées dans la compréhension de cette relation.
3. La Complexité des significations. En nous intéressant aux mots logiques que sont les connecteurs et les quantificateurs, nous explorons la manière dont la complexité d'un concept interagit avec les pressions communicatives pour lui permettre d'être réalisé ou non dans le lexique.

Nous proposerons des modèles explicites, utilisant les outils de la pragmatique probabiliste ('Rational Speech Act Models) et les modèles Bayésiens, dont les prédictions seront évaluées au regard de données de corpus et de données expérimentales.