Psychologie sociale et cognitive du langage inclusif. – SCOPIL

En France, le masculin est considéré comme une forme neutre qui devrait être utilisée pour faire référence aux femmes et aux hommes, tandis que l’écriture inclusive (EI) devrait être évitée. Toutefois, la littérature scientifique traitant des langues avec un genre grammatical reposant sur le sexe comme le Français a montré que les individus ne comprennent pas les formes masculines comme référant aux deux genres de façon égale, mais les interprètent plutôt avec un biais en faveur du masculin. Un autre argument contre l’utilisation de l’EI est le fait que les formes inclusives rendraient les textes moins compréhensibles. Toutefois, l’état actuel de la recherche ne montre aucune influence de l’EI sur la compréhension ou la lisibilité des textes.
Nous manquons de connaissances sur les raisons qui conduisent au rejet de l’EI ou à l’affirmation de la neutralité du masculin. Dans ce projet, nous examinons comment les processus cognitifs et sociaux conduisent à l’adoption ou au rejet de l’EI chez les adultes et les adolescents. Pour cela, nous articulons (1) les connaissances de la psychologie cognitive sur la lecture et celles de la psychologie sociale sur les intentions et (2) sur les dynamiques identitaires groupales et de légitimation du statu quo social.
Dans l’axe A, nous examinons les processus cognitifs sous-tendant les effets de l’EI sur les performances de lecture et les processus psychologiques reliés à l’intention d’utiliser l’EI. Dans l’axe B, nous examinons le rôle des dynamiques de protection de l’identité de genre et de légitimation des inégalités de genre dans la réticence à utiliser l’EI. Dans l’axe C, nous testons les hypothèses des axes A et B à différents âges. Nos résultats alimenteront scientifiquement le débat sociétal actuel, à savoir, quand et pourquoi nous devrions (ou pas) recommander l’EI.