Solution innovante de recyclage de bétons issus du démantèlement pour le génie civil nucléaire – SIn-R-Gi
En France, nombre d’installations nucléaires civiles datent des années 1960 et certaines d’entre elles vont bientôt arriver en fin de vie. Se pose alors la question de leur démantèlement, opération pour laquelle un des enjeux à l’échelle des territoires résidera dans la gestion d’importants volumes de déchets engendrés par la déconstruction des infrastructures en béton armé. Ces bétons de démolition sont destinés à être entreposés, alors que, de par les exigences de sureté des infrastructures dont ils sont issus, ils pourraient constituer un matériau de qualité.
Le contexte de la filière nucléaire offre ici une réelle opportunité d’innovation à travers l’investigation d’une nouvelle voie de valorisation avec une déstructuration minimale de la matière initiale. Cette nouvelle voie de valorisation matière reposerait sur la réutilisation de blocs de béton armé déconstruits par découpage comme modules pour de nouvelles constructions. Ce concept de réemploi d’éléments de structures existe dans le bâtiment avec notamment des préconisations techniques pour le réemploi des voiles. Cependant, des freins sont encore identifiés et en particulier la méconnaissance des propriétés des matériaux constitutifs et une compartimentalisation de filière sur le cycle.
Dans le cas des bétons de centrales, leurs propriétés mécaniques élevées, leur taux de ferraillage souvent important font de ces bétons de bons candidats à ce type de valorisation tendant à réduire le « downcycling » en profitant des performances des éléments déconstruits. Par ailleurs le contexte industriel spécifique (structures nucléaires de design initial similaire) permet d’envisager des techniques de déconstruction adaptées à une valorisation optimisée.
L’objectif est donc de de mettre au point des modules utilisables dans diverses applications au sein du génie civil nucléaire (murs de soutènements, structures de stockages, ouvrages hydrauliques secondaires, etc…). Cela permettrait également d’assurer une voie de valorisation vertueuse capable d’absorber, au sein de la filière nucléaire, les volumes importants issus du démantèlement.
Coordination du projet
Laurie Lacarrière (LABORATOIRE MATERIAUX ET DURABILITE DES CONSTRUCTIONS)
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Partenariat
LMDC LABORATOIRE MATERIAUX ET DURABILITE DES CONSTRUCTIONS
EDF ELECTRICITE DE FRANCE
TBI Toulouse Biotechnology Institute
Aide de l'ANR 379 300 euros
Début et durée du projet scientifique :
décembre 2023
- 54 Mois