Rôle des gouttelettes lipidiques dans l’infection virale chez les plantes – LiDroVir

Les gouttelettes lipidiques (GL) sont des organites composés d’un cœur de lipides neutres entourés d’une monocouche de phospholipides sur lesquelles s’ancrent des protéines. En plus d’être impliquées dans le métabolisme lipidique cellulaire et la réponse aux stress environnementaux, il a été démontré récemment chez les cellules animales, que ces GL sont détournées par des virus à ARN (+) pour permettre/favoriser leur réplication et/ou encapsidation au niveau des compartiments de réplication virale (CRV). Le rôle de ces GL dans le cycle des virus de plantes se pose alors et, en effet, nos résultats récents et non publiés montrent qu’un phytovirus à ARN (+) i) induit une accumulation significative de lipides neutres et une augmentation considérable du nombre des GL ii) ces GL sont relocalisées au niveau des CRV dans les feuilles infectées et iii) la propagation du phytovirus est modifiée dans des plantes mutées pour des gènes impliqués dans la synthèse des GL. A partir de cette démonstration, et afin d’élucider le rôle joué par les GL dans l’infection des phytovirus, nous proposons le projet LidroVir articulé autour de trois axes : 1) explorer l’impact de l’infection virale sur la dynamique des GL chez les plantes ; 2) valider le rôle fonctionnel des GL dans l’infection virale, et 3) identifier les mécanismes moléculaires des interactions entre GL et virus de plantes. Le projet sera principalement ciblé sur une espèce virale et élargi à d’autres espèces d’importance agronomique au sein du même genre viral. En même temps, par l’utilisation de techniques d’édition des génomes chez la Tomate, nous testerons si les connaissances acquises, en plus de constituer un front de science, peuvent se traduire par le développement de résistances génétiques à des virus d’importance agronomique chez les plantes cultivées. Ce projet est rendu possible grâce à un consortium à haute complémentarité, alliant des expertises tant en virologie végétale et métabolisme lipidique, qu’en imagerie et génétique de la tomate. Ce projet permettra une avancée certaine de notre compréhension non seulement des mécanismes d’infection des virus de plantes, mais aussi du rôle, encore très énigmatique, des GL dans les feuilles.