L’environnement est-il le principal déterminant des taux et spectres de mutations du phytoplancton ? – EMPHY
Le phytoplancton est l'un des plus importants groupes écologiques sur Terre. Il est à la base du réseau trophique marin, est impliqué dans plusieurs cycles biogéochimiques et produit la moitié du dioxygène. Le phytoplancton est cependant soumis au changement global et en déclin, posant la question de sa capacité d’adaptation et de régénération. Pour les évaluer, il est nécessaire de comprendre l’évolution du taux de mutation. Le taux de mutation spontanée définit l'apport de nouvelle diversité qui va fournir la matière première de l'adaptation. Le taux de mutation varie de plusieurs ordres de grandeur entre espèces et dans un génome, et des recherches récentes sur les modèles classiques (e.g. levure) suggèrent que cette variation serait liée à l’environnement. Si c’est aussi le cas pour les espèces phytoplanctoniques, leurs capacités d’adaptation varient entre les populations et espèces d’environnements différents. Le changement global influencerait le taux de mutation et donc la capacité d’adaptation au changement global lui-même. C'est pourquoi EMPHY a l'ambition de faire le premier pas pour déterminer le rôle de l'environnement dans la variation du taux de mutation pour tous les types de mutations (nucléotidiques, courtes insertions-délétions et mutations structurelles). En combinant des expériences d’accumulation de mutations dans différentes salinités et températures et du séquençage génomique haut débit en lectures courtes et longues, deux questions sont posées : L’environnement est-il le déterminant principal des taux de mutation du phytoplancton ? Le spectre de mutations, c’est-à-dire la proportion de chaque type de mutations, change-t-il avec l’environnement ? EMPHY utilisera le système modèle Ostreococcus tauri (Chlorophyta) . Ostreococcus tauri est omniprésente dans les zones côtières, facile à cultiver, possède un petit génome et une annotation de haute qualité qui facilite l'identification des nouvelles mutations.
Coordination du projet
Marc KRASOVEC (Laboratoire de Biodiversité et Biotechnologies Microbiennes)
L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.
Partenariat
LBBM Laboratoire de Biodiversité et Biotechnologies Microbiennes
Aide de l'ANR 187 680 euros
Début et durée du projet scientifique :
janvier 2024
- 36 Mois