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CE18 - Innovation biomédicale

Biothérapies à base d’hydrolases de sels biliaires (BSH) pour lutter contre la giardiase – BileBaG

Résumé de soumission

La giardiase est une maladie parasitaire intestinale très répandue dans le monde, causée par le protozoaire Giardia intestinalis. Cette parasitose digestive est considérée comme négligée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Très fréquente, elle touche notamment les enfants, et peut passer inaperçue chez certaines personnes. Les symptômes comprennent des diarrhées légères à sévères voire chroniques, des vomissements, des douleurs abdominales, de la fatigue et une perte de poids en cas d'infection massive. La giardiase touche également de nombreux mammifères, y compris les animaux de compagnie tels que les chiens et les chats, ainsi que les animaux d’élevage (ruminants, porcs, etc…). Les traitements actuels se limitent à quelques médicaments anti-infectieux, mais l'émergence et la propagation de souches résistantes posent des problèmes en santé humaine et animale. De nouveaux moyens de lutte, tels que l’usage de probiotiques, sont donc nécessaires.
Les probiotiques sont des « micro-organismes vivants qui, lorsqu'ils sont ingérés en quantités suffisantes, exercent des effets positifs sur la santé au-delà des effets nutritionnels traditionnels ». Bien qu’ils soient utilisés en santé humaine et vétérinaire, les probiotiques restent encore très peu étudiés pour lutter contre les maladies parasitaires, alors qu’ils représentent des alternatives thérapeutiques prometteuses. Plusieurs études ont décrit la capacité de certaines souches des probiotiques à contrôler la prolifération de Giardia en ayant des effets bénéfiques sur les hôtes, mais leurs mécanismes d’action restent encore mal élucidés.
Notre consortium interdisciplinaire de parasitologues, microbiologistes et vétérinaires a découvert un mécanisme moléculaire basé sur l’action d’enzymes produites par certaines souches de probiotiques, les hydrolases de sels biliaires (bile-salt-hydrolases, BSH), qui sont capables de contrôler la croissance de Giardia en culture en métabolisant certains composants non toxiques de la bile en leurs dérivés déconjugués toxiques pour le parasite. Nous avons découvert notamment que les souches probiotiques de lactobacilles naturellement riches en activités BSH permettent de mieux contôler la prolifération de Giardia, à la fois en culture et chez des souris expérimentalement infectées, etches des chiots naturellement infectés par Giardia. Chez ces animaux, la charge parasitaire ainsi que l'excrétion de kystes sont réduits. Cette charge parasitaire peut aussi être réduite en utilisant directement des enzymes BSH recombinantes (rBSH). Nous avons breveté cette découverte et souhaitons poursuivre l’exploration de la piste des BSH de lactobacilles probiotiques en tant que solution thérapeutique innovante pour le contrôle de la giardiose, en médecine humaine et vétérinaire. Bien qu'en culture les BSH agissent contre Giardia indirectement, via la production d’acides biliaires déconjugués, en délivrant un signal au parasite le conduisant à la mort, les effets réels et l’innocuité des thérapies basées sur les BSH chez l'animal infecté sont inconnus. BileBaG a pour objectif de tester les effets de ces thérapies sur l'interaction hôte-microbiote-parasite, à l’aide d’un modèle murin infecté par différentes souches de Giardia. Les pistes thérapeutiques que nous envisageons comprennent l’amélioration des propriétés anti-Giardia de candidats probiotiques actuels en renforçant leurs activités/stabilités BSH et le développement de probiotiques recombinants.
Ces études sont indispensables avant d'envisager l'utilisation de probiotiques producteurs de BSH ou de BSH recombinante (rBSH), pour lutter contre cette parasitose. Les résultats de BileBaG pourraient également être étendus à d'autres agents pathogènes entériques qui occupent un environnement intestinal similaire à celui de Giardia et qui sont potentiellement contrôlés de la même manière.

Coordination du projet

Isabelle Florent (Molécules de Communication et Adaptation des Microorganismes)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenariat

BIPAR Biologie moléculaire et immunologie parasitaires
MCAM Molécules de Communication et Adaptation des Microorganismes
MICALIS MICrobiologie de l'ALImentation au service de la Santé

Aide de l'ANR 459 876 euros
Début et durée du projet scientifique : octobre 2023 - 42 Mois

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