Titre : Cum grano salinae : vers une géoarchéologie de l’absence – GEO-SAL
Le sel est une ressource essentielle à la vie, perçue comme un bien de première nécessité au cours de l’Antiquité. Son monopole a d’ailleurs joué un rôle significatif pour la prospérité des sociétés anciennes comme ce fut le cas pour la Rome archaïque et la Venise du bas Moyen ge. Pour s’approvisionner, les Grecs et les Romains exploitent majoritairement les marais salants du pourtour méditerranéen. Malheureusement, ce type d’installation laisse des traces dites « faibles » et est très rarement documenté par l’Archéologie. Il en va de même pour la Géoarchéologie pour laquelle les marais salants antiques restent un angle mort. En définitive, l’histoire de ces exploitations salinières antiques repose principalement sur des sources textuelles éparses et sur des hypothèses de continuité d’occupation. Celles-ci n’intègrent pas la forte variabilité des environnements lagunaires sur le temps long et son impact sur les potentialités à exploiter cette ressource. La reconnaissance de ces salines anciennes constitue à la fois un enjeu majeur pour retracer l’histoire des contextes de production du sel durant l’Antiquité, mais également un verrou méthodologique à lever. Dans ce contexte, le projet ARN GeoSal a pour ambition de servir de tremplin à un projet ERC Strating Grant qui se propose de relever le défi scientifique d’une géoarchéologie de l’absence. Cette recherche s’appuiera sur une démarche régressive, au croisement de la géohistoire et des géosciences. Elle a pour but d’identifier des « traces », jusqu’alors imperceptibles, laissées par les activités de raclage et de désenvasement qui accompagnent l’exploitation des salines et détruisent les archives sédimentaires. Une étude microstratigraphique, couplée à l’étude des indicateurs biologiques et sédimentologiques, sera utilisée pour reconstituer les paléosalinités à de très haute résolution et documenter des ruptures dans la sédimentation. Elle sera complétée par une approche géohistorique de ces objets encore trop méconnus, conduite à partir d’archives historiques (textuelles, iconographiques…) pour proposer une évolution diachronique des gestes, des pratiques et des paysages associés à ces exploitations salinières.
Coordination du projet
Cécile Vittori (ARCHEORIENT ENVIRONNEMENTS ET SOCIETES DE L'ORIENT ANCIEN)
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Partenaire
ARCHEORIENT ( CNRS) ARCHEORIENT ENVIRONNEMENTS ET SOCIETES DE L'ORIENT ANCIEN
Aide de l'ANR 177 879 euros
Début et durée du projet scientifique :
- 24 Mois