Etat des connaissances sur l'infécondité : données (part et sources) et discours – KID-LESS

Selon plusieurs travaux de démographie(Dûpaquier, Kessler, 1992 ; Houdaille, Tugault, 1987 ; Leridon, 1982 ; Vincent, 1950), 10% des couples mariés resteraient involontairement sans enfant à la fin de leur vie féconde, dans les populations non-malthusiennes. Cette situation est-elle la conséquence de facteurs biologiques, environnementaux ou sociaux ? Le projet KID-LESS propose d’étudier une population longtemps restée indifférente aux recherches en démographie historiques : les couples mariés restés sans enfant. La démarche est double.

La première approche est épistémologique. Elle consiste à étudier l’état des savoirs sur ces couples soumis au risque de grossesse mais stériles. L’analyse des discours sur la santé et sur les comportements démographiques des populations (études statistiques, médicales, sociales) fera apparaître les représentations à l’égard de ces époux inféconds. L’analyse a l’avantage de se situer dans une période propice aux grandes transformations sociales et économique, et comprise entre la diffusion des propos de Malthus (1798) et la prise de conscience de la baisse de la natalité française, moins d’un siècle plus tard. L’analyse des discours soulignera donc les enjeux, les causes et les conséquences démographiques de l’infécondité sur la population française.

La deuxième approche repose sur l’analyse démographique d’actes paroissiaux et d’état civil, français et internationaux. L’objectif est multiple : présenter une évolution de l’infécondité des couples mariés dans le temps (depuis le XIXe siècle) et dans l’espace (grâce aux corpus de données étrangers). L’exploitation de ces données – qui repose sur des bases de données déjà existantes – permettra également de porter un regard inédit sur ces populations jusqu’alors invisibilisées.