Glyphosate, régime alimentaire et génétique: interaction via le microbiote intestinal et effets sur la santé de l'hôte – GADGET

L'omniprésence du glyphosate dans les aliments et l'eau représente un problème de santé publique potentiel et sa toxicité chez les mammifères fait l'objet de nombreuses controverses. Le glyphosate agit comme un herbicide en inhibant une étape enzymatique centrale de la biosynthèse des acides aminés aromatiques présente dans les plantes et dans tous les micro-organismes, y compris certaines bactéries du microbiote intestinal animal et humain. Des études récentes menées chez les rongeurs ont démontré que le glyphosate modifie la composition et l'activité métabolique du microbiote intestinal. Une dérégulation soutenue de la composition et/ou du métabolisme du microbiote intestinal (appelée dysbiose) a été impliquée dans la pathogenèse de nombreuses maladies inflammatoires chroniques telles que les maladies inflammatoires chroniques intestinales (MICI) et la stéatose hépatique non alcoolique (NAFLD). Le développement de ces maladies chroniques résulte d’une convergence de facteurs génétiques, et environnementaux tels qu’une alimentation déséquilibrée et/ou un microbiote intestinal dysbiotique. Les conséquences de la dysbiose du microbiote intestinal induite par le glyphosate ne sont pas bien connues, mais nos résultats préliminaires obtenus chez des souris saines montrent des impacts faibles mais significatifs sur l’intestin et le foie. Compte tenu de l'importance de nombreux facteurs génétiques et environnementaux dans la formation du microbiome d'un individu, nous émettons l'hypothèse que l’impact du glyphosate sur le microbiote et l’axe intestin-foie pourrait fortement différer d'un individu à l'autre. Ce projet vise à explorer les interactions entre l'exposition au glyphosate et une variété de facteurs génétiques ou alimentaires connus pour influencer le microbiote intestinal chez la souris. Nous étudierons ensuite les conséquences de ces interactions sur l'axe intestin-foie de l'hôte, et en particulier pour le développement des MICI et de la NAFLD. Notre projet fournira des données indépendantes sur l'effet du glyphosate et sera également d'un intérêt plus large en étudiant de nouveaux mécanismes par lesquels tout contaminant alimentaire non absorbé pourrait influencer la santé humaine.