Concentration, relations verticales et innovation : exploration à l'aide de modèles structurels – ConVertIno

Face à l'émergence d’entreprises de très grande taille, les décideurs politiques se sont intéressés à l’impact d’une telle concentration sur les consommateurs et les petits producteurs. Le secteur de la grande distribution a fait l’objet d’une attention particulière en raison (i) d'une concentration qui y est plus élevée que dans les autres secteurs et (ii) d’une structure de marché spécifique impliquant des relations verticales entre des producteurs (Nestlé, Unilever, etc.) vendant leurs produits aux consommateurs par l'intermédiaire de distributeurs (Carrefour, Casino, etc.). La concentration de la grande distribution est susceptible d'avoir des effets néfastes à la fois pour les consommateurs et pour les petits producteurs, tels que les agriculteurs. La loi EGALIM en France illustre ce souci de protéger les consommateurs et les agriculteurs de pratiques commerciales déloyales dans les chaînes d'approvisionnement alimentaire.

Cependant, en théorie, une forte concentration pourrait être le signe d'une plus grande concurrence, permettant aux entreprises dont les coûts sont les plus bas de gagner des parts de marché. Une concentration de cette nature est bénéfique aux consommateurs qui bénéficient alors de prix plus bas ou de davantage d’innovations. Il n’existe pas de consensus dans la littérature économique sur la nature des effets de la concentration sur les prix et l’innovation.

A l’aide de modèles structurels innovants que nous appliquerons à des bases de données massives, ce projet vise à étudier la façon dont la concentration des producteurs et de la grande distribution affectent les prix, les profits, le partage des profits entre les différents acteurs et l'innovation. L’objectif est de fournir des résultats empiriques sur lesquels les décideurs politiques puissent s’appuyer pour réglementer les contrats entre producteurs et distributeurs afin de (i) protéger les consommateurs et les petits producteurs et (ii) de stimuler l’innovation.