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Effets disruptifs des médias sociaux: politique, mouvements sociaux et économie – DISRUPT

Effets DISRUPTifs des médias sociaux : politique, action collective et économie.

Les médias sociaux, avec 4,6 milliards d'utilisateurs dans le monde, ont le potentiel d'entraîner des changements sociétaux significatifs, y compris dans les pays en développement, où l'utilisation d'Internet et des médias sociaux rattrape rapidement les niveaux observés dans le monde occidental. DISRUPT vise à explorer son impact sur la politique et l'action collective, en se concentrant sur qui bénéficie de cette transformation sur le marché de l'information et de l'influence.

Analyse de l'impact des médias sociaux sur la politique et l'action collective

DISRUPT cherche à documenter l'interaction entre les médias sociaux et les tendances récentes en politique et en action collective dans les démocraties avancées et fragiles. Une question centrale est de savoir qui bénéficie de ce changement transformateur sur le marché de l'information et de l'influence. DISRUPT vise à documenter attentivement l'utilisation des médias sociaux par les politiciens, les organisations, les travailleurs et les syndicats, examinant leurs impacts sur la politique, l'action collective et l'économie. En utilisant des méthodes innovantes de collecte de données et des approches économétriques, DISRUPT aborde des questions clés à travers deux axes scientifiques : premièrement, comment les médias sociaux affectent l'influence parmi les groupes d'intérêt aux ressources financières variées ; deuxièmement, quels politiciens utilisent les médias sociaux dans diverses démocraties et les effets résultants sur la politique, les politiques publiques et le développement économique régional. Tout en se concentrant principalement sur Facebook, reconnu comme la plateforme dominante, DISRUPT reconnaît les biais potentiels et prévoit d'explorer des plateformes supplémentaires telles que Twitter et Instagram.

La collecte et l'analyse des données des campagnes en ligne sont essentielles pour comprendre l'influence des médias sociaux. Un processus (semi-)automatisé a été développé pour collecter du contenu à partir des Pages Publiques Facebook (PP) en se basant sur des noms pertinents tels que des politiciens, des entreprises et des ONG. Ce processus utilise les outils Facebook pour recueillir des données à haute fréquence sur les publications, incluant le contenu, le type, les réactions et les vues. Par la suite, des techniques d'analyse de contenu sont appliquées pour identifier les sujets mentionnés dans les publications et mesurer l'intensité émotionnelle en utilisant des méthodes telles que le Lexique des Emotions et l'Analyse de Sentiment Contextuelle.

L'analyse empirique constitue le coeur de DISRUPT. Une première partie étudie l'impact des campagnes en ligne sur les résultats politiques, combinant la richesse de différents contextes. Notamment, DISRUPT propose d'étudier le contexte américain pour documenter comment les campagnes en ligne influencent les réglementations, en examinant les données de réglementation fédérale américaine, les informations financières et les techniques avancées d'analyse de texte. De plus, DISRUPT explore une caractéristique distinctive de la réglementation française sur les licenciements massif: la phase de négociation avant la mise en œuvre des plans de licenciement massif. L'ambition est d'identifier l'effet de la couverture médiatique sur l'issue du processus de négociation, en utilisant des données textuelles détaillées sur les plans de licenciement massif et des informations sur la couverture des négociations à la fois à la télévision française et sur Facebook.

Dans la deuxième partie, DISRUPT étudie l'interaction complexe entre les médias sociaux et la politique. En combinant une collecte de données innovante pour caractériser la présence, l'activité et l'engagement des politiciens sur Facebook, ce deuxième bloc de projets vise à analyser quel type de politiciens bénéficie ou pâtit de la pénétration des médias sociaux dans nos sociétés, tant dans les démocraties occidentales (avec un focus sur la France) que dans le monde en développement (avec un focus sur l'Afrique subsaharienne). Cette partie du projet DISRUPT vise à explorer la richesse des données Facebook et électorales dans ces deux contextes très différents, en utilisant des méthodes empiriques de pointe pour détecter les effets causaux et documenter les mécanismes pertinents.

Dans l'ensemble, le projet DISRUPT vise à contribuer de manière significative à la compréhension de l'interaction complexe entre les médias sociaux, les groupes d'intérêt, l'action collective, la politique électorale et le développement régional dans les démocraties avancées et les pays en développement. Grâce à l'acquisition de données robustes, à une collecte et à une analyse innovantes des données des campagnes en ligne, ainsi qu'à une analyse empirique rigoureuse, le projet s'efforce de fournir des perspectives précieuses sur les dynamiques socio-politiques contemporaines.

DISRUPT promet d'avoir un impact immédiat sur le discours public en cours en éclairant le rôle des médias sociaux dans les démocraties contemporaines, qu'elles soient avancées ou en développement. Sa force réside dans sa capacité à fournir des preuves empiriques solides sur les bénéfices potentiels et les risques qu'exercent les médias sociaux dans la société, en se concentrant particulièrement sur qui gagne en influence. Comprendre cette dynamique permet une exploration plus approfondie de la manière dont les médias sociaux influencent les politiques et le développement économique local. Ces objectifs jumeaux constituent le cœur de DISRUPT, situé à l'intersection de disciplines diverses telles que l'économie (y compris l'économie politique, l'économie des médias, l'économie du travail et du développement) et d'autres sciences sociales telles que la sociologie, la communication, le marketing politique et les sciences politiques. De plus, la collecte et l'analyse des données du projet exploitent les avancées récentes en informatique.

L'équipe DISRUPT envisage de produire 8 à 10 articles de recherche à diffuser d'abord dans des séries de working papers et sur SSRN/HAL, puis dans des revues internationales avec comité de lecture, ciblant les principaux journaux destinés à un public général et spécialisé. L'équipe a également l'intention de publier une partie de son travail dans des revues scientifiques de premier plan pour un public général, y compris des publications telles que Science ou Nature lorsque cela est approprié. Le pipeline de données (scripts, ensembles de données d'entrée et de sortie en libre accès) créé dans le cadre du projet DISRUPT sera publié sur une page web dédiée, conformément aux principes FAIR des données, afin de permettre la reproductibilité et de favoriser la diffusion des résultats techniques de DISRUPT au sein de la communauté scientifique.

Les médias sociaux rendent possibles de profonds bouleversements sociaux, politiques et économiques, mobilisant de larges communautés pour exhorter à des changements majeurs. En permettant la diffusion massive d'informations à moindre coût, les médias sociaux offrent une plateforme sans précédent à un grand nombre d'agents de la société : organisations non-gouvernementales aux ressources limitées et politiciens marginalisés, mais aussi puissants groupes d'intérêts privés et partis politiques solidement ancrés. Dans ce contexte, la question de savoir qui, dans la société, profite de cette transformation structurelle majeure du marché de l'information et de l'influence, appelle des investigations empiriques plus approfondies. À la lumière des récents débats publics sur le rôle des médias sociaux dans notre société, DISRUPT propose de documenter soigneusement l'utilisation de ces plateformes par les politiciens, organisations à but non lucratif, entreprises, travailleurs et syndicats, à la fois dans les économies avancées et en développement, et d'aborder les effets multiformes des médias sociaux sur un riche ensemble de variables politiques et économiques (y compris la réglementation, l'emploi et la croissance économique régionale). À cette fin, DISRUPT mobilise des techniques innovantes de collecte de données avec des méthodologies économétriques de première ligne pour fournir une analyse empirique convaincante abordant les questions suivantes : Comment les médias sociaux affectent-ils l'influence de groupes d'intérêt avec des capacités financières inégales ? Avec quels effets sur l'économie ? Quels politiciens utilisent les médias sociaux dans les démocraties avancées et en développement ? Avec quels effets sur la politique, les politiques publiques et le développement économique régional ?

Coordination du projet

Sophie Hatte (GROUPE D'ANALYSE ET DE THEORIE ECONOMIQUE LYON - ST-ETIENNE)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenariat

GATE GROUPE D'ANALYSE ET DE THEORIE ECONOMIQUE LYON - ST-ETIENNE

Aide de l'ANR 282 627 euros
Début et durée du projet scientifique : septembre 2022 - 48 Mois

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