CE21 - Alimentation et systèmes alimentaires

Statut socio-économique comme facteur de risque pour la substitution de viande par des aliments peu sains dans le contexte de diminution de consommation de viande – SubMeat

Résumé de soumission

Compte tenu des préoccupations sanitaires et environnementales actuelles, réduire la consommation de viande est devenu un enjeu politique majeur dans les pays occidentaux qui pourrait donner lieu à des mesures économiques dans les années à venir. Cependant, en pratique, les comportements de substitution de la viande n’aboutissent pas tous aux mêmes apports nutritionnels et semblent être socialement déterminés. Il est probable que les consommateurs à faible statut socio-économique (SSE) tendent à remplacer la viande par des aliments plus gras et sucrés, mais moins chers et plus accessibles, ce qui diminuerait la qualité de leur régimes et augmenterait les risques de santé comme la prise de poids. De fait, toutes choses égales par ailleurs, la réduction de la consommation de viande conduirait à exacerber les inégalités nutritionnelles. Or, à ce jour, aucune étude n’a considéré le rôle du SSE dans la relation entre la consommation de viande et l’indice de masse corporelle (IMC). Nos études préliminaires ont montré un contraste saisissant à partir de données en coupe transversale portant sur la population française : une consommation de viande inférieure est associée à un IMC plus bas chez les adultes à haut SSE, mais à un IMC plus haut chez les adultes à bas SSE. Le présent projet vise à approfondir ces résultats en explorant les dynamiques longitudinales de la relation entre le SSE, la consommation de viande et la corpulence. Nous analyserons notamment si la prise de poids observée chez les populations à faible SSE s'explique en partie par des différences dans les choix alimentaires lorsque la consommation de viande diminue. Nous chercherons à identifier par ailleurs les principales motivations et difficultés rencontrées par les individus à faible SSE lorsque la consommation de viande baisse, par rapport à leurs homologues plus riches. Pour ce faire, ce projet réunit un consortium d’experts scientifiques en économie appliquée, épidémiologie nutritionnelle, physiologie des apports protéiques et des comportements alimentaires, ainsi que des spécialistes en conception d'interventions nutritionnelles et de campagnes d'information destinées au grand public. Nos objectifs de recherche se divisent en trois phases complémentaires : (1) Nous allons mener des analyses économétriques et épidémiologiques à partir de données d’achat longitudinales et représentatives pour étudier l’évolution de la consommation de viande en fonction d’indicateurs de SSE (revenu, éducation et type d’emploi), et la façon dont les changements opérés ont affecté la corpulence au cours du temps. Nous allons également étudier les comportements de substitution qui s’opèrent lors de la réduction de la consommation de viande et qui constituent un risque pour la santé des individus à faible SSE en comparaison aux plus aisés. (2) La collecte de données quantitatives et qualitatives des comportements alimentaires dans un contexte de réduction de la consommation de viande nous permettra de vérifier en conditions réelles les comportements de substitution à risque supposés, de mesurer les effets physiologiques de la réduction de viande, et d’identifier les motivations, les leviers et les difficultés spécifiques à différents groupes de SSE. (3) Des expériences et des interventions de recherche-action auront pour but d’orienter les choix des consommateurs des restaurants universitaires vers des repas sans viande de meilleure qualité nutritionnelle. Notre recherche contribuera à combler le manque de connaissances sur l'importance du SSE comme facteur de transition vers des régimes alimentaires durables. Notre projet aura un impact sociétal fort en produisant des résultats qui informeront les décideurs publics sur ces enjeux, mais aussi en élaborant des outils capables d’aider les populations vulnérables à trouver un meilleur équilibre alimentaire. Ce projet contribuera à montrer la voie vers une alimentation durable et saine pour tous.

Coordination du projet

Olga Davidenko (Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

Chaire ANCA - AgroParisTech SVS
PSAE Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement
SADAPT Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement
PNCA Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement

Aide de l'ANR 501 403 euros
Début et durée du projet scientifique : - 42 Mois

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