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CE20 - Biologie des animaux, des organismes photosynthétiques et des micro-organismes

Programmation gestationnelle des comportements médiés par l’olfaction suite à un enrichissement olfactif – HAPPYSMELLING

Résumé de soumission

Chez les animaux en captivité, de production ou pas, les conditions d'hébergement sont souvent appauvries et monotones, elles limitent l'expression des comportements naturels, altèrent divers indicateurs de bien-être et marqueurs de santé et accroissent la préoccupation du public pour le bien-être animal. L’enrichissement du milieu a été proposé comme une stratégie pour complexifier et dynamiser l'environnement, afin que les animaux puissent développer des répertoires améliorés de comportement naturel. Les odeurs ont été reconnues comme de bons candidats faciles à mettre en œuvre pour des enrichissements environnementaux positifs afin de soutenir les comportements et le bien-être, mais leur utilisation est encore largement négligée. Pourtant, les odeurs peuvent bénéficier aux animaux captifs et d'élevage, améliorant leur bien-être, leur prise alimentaire et leurs performances cognitives à l'âge adulte. Cependant, des effets controversés et/ou non durables sont observés lorsque ces odeurs sont associées à l'environnement maternel. Cela suggère que la robustesse des effets comportementaux peut dépendre du contexte gestationnel dans lequel l'odeur est apprise, qui a été peu étudié dans des contextes positifs, principalement pour moduler les préférences alimentaires, mais jamais évalué pour d'autres traits comportementaux importants, tels que l'ingestion ou le comportement socio-émotionnel, deux facteurs qui participent évidemment à une évaluation positive du bien-être. Enfin, les conséquences à long terme d'une exposition maternelle aux odeurs sur le développement et le fonctionnement du cerveau, en incluant l'épigénétique comme base sous-tendant la transmission intergénérationnelle de comportements innés basés sur les odeurs, restent à déchiffrer.
Le projet HAPPYSMELLING examine l'impact d'un renforcement positif associé à une exposition gestationnelle aux odeurs sur la programmation des comportements alimentaires et socio-émotionnels de la progéniture dans deux périodes importantes de stress, à savoir la naissance et le sevrage. Le projet est mené en parallèle sur deux modèles animaux complémentaires, la souris et le porc, deux espèces nidicoles à maturation cérébrale périnatale, privilégiant des questionnements scientifiques et méthodologiques complémentaires, offrant ainsi des bénéfices croisés évidents à ce défi. En effet, chez la souris, le projet combine des investigations comportementales sur la prise alimentaire et les interactions sociales avec des analyses moléculaires sur les structures liées à la perception des odeurs pour identifier de nouveaux gènes et voies de régulation soutenant la plasticité neurodéveloppementale, avec un focus sur la méthylation de l'ADN comme facteur épigénétique contribuant aux modulations du comportement. En parallèle, dans une perspective translationnelle, la faisabilité d'un apprentissage prénatal des odeurs est menée chez le porc, une espèce souvent élevée en milieu appauvri, où l'exposition aux odeurs pourrait agir sur le stress, fournissant ainsi des stratégies nouvelles et faciles à mettre en œuvre pour améliorer le bien-être dans des élevages conventionnels. Comme l'état de bien-être d'un animal sensible est une affaire très complexe et ne peut être embrassé par une seule discipline scientifique, ce projet multidisciplinaire intégre le comportement et le bien-être des animaux avec des approches d'éthologie, de neurochimie, d'épigénétique et de physiologie générale.

Coordination du projet

Christine Baly (Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenariat

3P Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement
OPTeN Institut national de la sante et de la recherche medicale
PEGASE Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement
Neuro-PSI Institut des Neurosciences Paris-Saclay
BREED Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement

Aide de l'ANR 404 246 euros
Début et durée du projet scientifique : octobre 2022 - 42 Mois

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