CE20 - Biologie des animaux, des organismes photosynthétiques et des micro-organismes

Efflorescences de microalgues toxiques (HAB) : une menace pour la durabilité des bivalves commercialement exploités? – HABIS

Résumé de soumission

Les proliférations de microalgues nuisibles et toxiques ou HAB (Harmful algal blooms) sont de plus en plus fréquentes et intenses à l’échelle du globe. Ces HAB sont désormais considérés comme une préoccupation environnementale, sociétale et économique majeure pour la durabilité des écosystèmes marins et de leurs usages et apparaissent comme un défi scientifique dans les stratégies de recherche nationales et internationales (Accord de Paris, UNESCO). Les microalgues toxiques ont des effets néfastes importants sur l'écologie des écosystèmes côtiers, la structure des communautés marines et les traits de vie des espèces marines ainsi que le long de la chaîne trophique qu’elles supportent, ainsi qu’un coût économique de plus de 800 millions d’euros/an rien qu’en Europe. Souvent synchrones avec la période de reproduction des bivalves, ces HAB sont suspectés d’être responsables de défauts de recrutement de bivalves observés régulièrement le long du littoral français. Ces anomalies de recrutement pourraient, à terme, modifier la structure des populations et affecter la production aquacole et ainsi la durabilité des ressources d’espèces exploitées. Jusqu’à récemment, les espèces de HAB majoritairement étudiées étaient celles provoquant des syndromes paralysants, amnésiants ou diarrhéiques chez l'homme suite à la consommation de coquillages contaminés. Mais certaines de ces espèces, ainsi que d’autres espèces dites ichtyotoxiques (e.g. Kareniacae) observées régulièrement ou émergentes sur les côtes européennes produisent des composés bioactifs, de nature encore indéterminée, mais qui pourraient être extrêmement délétères pour les organismes marins d’après les études récentes sur le sujet.
Dans un contexte d'intensification des HAB associée au changement global et à la nécessité de développer l'aquaculture pour subvenir aux besoins d'une population mondiale croissante, HABIS analysera la vulnérabilité de bivalves exploités aux HAB proliférant régulièrement ou émergentes le long des côtes françaises. HABIS étudiera les effets des HAB sur 3 traits de vie (reproduction, développement et recrutement) déterminants pour le renouvellement des stocks de bivalves (WP2,4) et la nature chimique des composés toxiques des HAB (WP2). Notre stratégie repose d'abord sur un large criblage in vitro de la toxicité des HAB par bioessais sur gamètes (développés dans HABIS) et larves (existants) (WP2), qui permettra de sélectionner les couples HAB/bivalve pour lesquels la toxicité est la plus élevée. Pour ces couples, les composés toxiques des HAB, dont une partie est encore inconnue, seront recherchés (WP3). Les mécanismes cellulaires et moléculaires de la toxicité sur la reproduction et le développement des bivalves seront ensuite étudiés par une approche de physiologie intégrée du gène à l’individu, sur des géniteurs et leur descendance grâce à la puissance expérimentale du consortium (WP4). Ces résultats alimenteront des modèles bioénergétiques à des fins de prédiction (WP4). HABIS mènera des actions de transfert de connaissances et de sensibilisation aux conséquences du changement climatique et de l’empreinte écologique de l’Homme sur les HAB et leurs effets sur la santé humaine et des écosystèmes marins, grâce à des cours, de l'art et de la communication vers le grand public et les parties prenantes.
Ce projet résolument multidisciplinaire rassemblera des chercheurs en biologiste, physiologie et chimie, mais impliquera également des partenaires professionnels, tels qu'une écloserie, le comité des pêches maritimes et des élevages marins de Bretagne et des artistes. Les connaissances sur les phycotoxines et leurs conséquences sur les espèces marines sont essentielles pour appréhender la vulnérabilité des populations de bivalves dans un scénario de changement global. Les approches utilisées dans HABIS, applicables à d'autres modèles et les résultats, participeront à une gestion plus durable des ressources conchylicoles.

Coordination du projet

HELENE HEGARET (LABORATOIRE DES SCIENCES DE L'ENVIRONNEMENT MARIN)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenariat

LEMAR LABORATOIRE DES SCIENCES DE L'ENVIRONNEMENT MARIN
BOREA Université de Caen Normandie
ODE-UL Institut Francais de Recherche pour l'Exploitation de la Mer
ODE-PHYTOX Institut Francais de Recherche pour l'Exploitation de la Mer

Aide de l'ANR 548 059 euros
Début et durée du projet scientifique : February 2023 - 48 Mois

Liens utiles

Explorez notre base de projets financés

 

 

L’ANR met à disposition ses jeux de données sur les projets, cliquez ici pour en savoir plus.

Inscrivez-vous à notre newsletter
pour recevoir nos actualités
S'inscrire à notre newsletter