Role du microbiote maternel dans le développement des systèmes centraux et périphériques impliqués dans la régulation de la prise alimentaire et du métabolisme énergétique – MATBIOTA

Les cas d’obésité infantile augmentent de façon alarmante. Nos travaux indiquent que la programmation développementale de l’hypothalamus par l’environnement maternel contribuerait à l’obésité et aux perturbations métaboliques chez la descendance. De plus en plus de données démontrent l’importance de l’axe intestin-cerveau dans les régulations métaboliques. Cependant, le rôle du microbiote intestinal maternel (MIm) dans le développement des circuits hypothalamiques impliqués dans la régulation du métabolisme reste inconnu. L’impact du MIm sur le développement du système nerveux entérique est également peu étudié. L’objectif de ce projet est donc d’évaluer si le MIm joue un rôle dans le développement des systèmes nerveux centraux et périphériques et d’examiner ses conséquences à long-terme sur le comportement alimentaire et les régulations métaboliques. Trois modèles murins de MIm altéré seront utilisés: des souris axéniques, des souris avec un microbiote réduit à 15 souches, et des souris traitées avec des antibiotiques exclusivement pendant la gestation et la lactation. Nous évaluerons le développement des circuits neuronaux et les propriétés de la barrière hémato-encéphalique, de l’hypothalamus ainsi que le développement du système nerveux entérique et le métabolisme de la descendance. Pour les études mécanistiques, nous étudierons dans un premier temps la contribution de la néoglucogenèse intestinale dans les effets du MIm sur le neurodéveloppement. Nous effectuerons également des transplantations de microbiote fécal d’une mère contrôle à une mère possédant un microbiote altéré afin d’établir le lien causal entre le MIm, le développement de l’hypothalamus et la programmation métabolique. Une analyse des métabolites dans les fluides maternels et dans le plasma et le cerveau de la descendance provenant des différents protocoles nous permettra de révéler l’implication de médiateurs bactériens sous-jacents à cette transmission mère-enfant.