Troubles mentaux, idées suicidaires, troubles addictifs et choix de migration parmi les populations vulnérables résidant au Liban pendant la pandémie de Covid-19 – MIRABEL
MIRABEL Troubles mentaux, idées suicidaires, troubles addictifs et choix de migration parmi les populations vulnérables résidant au Liban pendant la pandémie de Covid-19
Dans un contexte de pandémie de Covid-19, mais aussi d'explosion de la pauvreté, d'instabilité politique locale et régionale, le Liban est aujourd'hui le pays qui accueille le plus grand nombre de réfugiés per capita dans le monde, mais il connaît aussi un taux d'émigration parmi les plus élevés. Ce projet vise à étudier l'influence de ce contexte sur la santé mentale et les choix familiaux, en particulier la migration, mais aussi la fécondité des réfugiés syriens et palestiniens au Liban.
Enjeux et Objectifs
L'objectif principal de ce projet de recherche est de produire des les premiers éléments scientifiques sur les Troubles mentaux, les idées suicidaires, les troubles addictifs et choix de de migration parmi les réfugiés syriens et palestiniens, deux populations vulnérables résidant au Liban, pendant la pandémie de Covid-19 et la crise économique concomitante. <br />Cet objectif général peut se décomposer en plusieurs sous objectifs.<br /><br />1. identifier les individus à haut risque de troubles de santé mentale, de consommation de drogue, et d'idées suicidaires; <br /><br />2. Mesurer l'association entre d'une part caractéristiques socio-economiques et démographiques, telles l'âge, le genre, le pays d'origine, le statut socioéconomique et, d'autre part, la prévalence de troubles de santé mentale, la consommation de drogues et les idées suicidaires;<br /><br />3. Evaluer l'association entre exposition au Covid 19, l'adoption de comportements préventifs et la santé mentale, la consommation de drogues, l'occurrence d'idées suicidaires <br /><br />4. Etudier les facteurs socio-économiques, démographiques, de santé mentale associés avec les choix familiaux tels que la migration mais aussi la fécondité;<br /><br />5. Estimer les conséquences des éventuelles migrations ultérieures dans ces deux populations vulnérables, en particulier en termes de santé mentale
Cette étude sera basée sur des données collectées auprès de réfugiés syriens et palestiniens. Un échantillon de camps et de sites d'habitations sera enquêté, et parmi chacun d'entre eux un échantillon de ménage sera interrogé, avec un répondant par ménage.
Cette enquête sera suivie d'une ré- interrogation en ligne à 6 mois d'intervalle.
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Dans un contexte de pandémie de la Covid-19, mais aussi d'explosion de la pauvreté, d'instabilité politique locale et de conflits dans les pays voisins, enfin de crise financière d'ampleur historique, le Liban est aujourd'hui le pays qui accueille le plus grand nombre de réfugiés per capita dans le monde, mais aussi qui connait les taux d'émigration parmi les plus élevés. L'accumulation de crises à laquelle fait face ce pays actuellement et le manque de perspectives est susceptible de fortement impacter la santé mentale de l'ensemble de la population et d'encourager des comportements migratoires. Nous faisons l'hypothèse que l'impact est particulièrement fort pour les groupes les plus défavorisés, en particulier les réfugiés, c'est-à-dire à la fois les réfugiés palestiniens et les réfugiés syriens récents, mais aussi sur les libanais appauvris par la crise économique. Cependant, les données sur leur santé mentale leur situation économique et sociale et leurs trajectoires ou perspectives migratoires font défaut.
Cette recherche vise à traiter ces problématiques en recourant à des données d'enquêtes réalisée en deux vagues auprès des mêmes individus. Le même outil d'enquête servira ainsi à poursuivre deux problématiques complémentaires, mesurer et suivre les problèmes de santé mentales dans ces groupes défavorisés au Liban et suivre les aspirations et les migrations effectives, en étudiant en quoi la santé, dont la santé mentale peut déterminer les décisions migratoires, et en quoi ces migrations peuvent impacter en retour ces différentes dimensions de la santé. Le projet s'appuiera sur un outil d'enquête innovant mêlant recueil en face à face, téléphone et internet, et réinterrogeant les participants y compris ceux qui auront émigré. Il s'appuie sur un consortium pluridisciplinaire, très expérimenté et complémentaire. Il combinera l'expertise clinique d'une équipe locale travaillant quotidiennement avec ces populations et à l'expérience d'équipes de recherche françaises ayant travaillé à la fois sur la santé des migrants et sur l'impact de la pandémie de Covid-19 sur la santé mentale des populations et ayant une expérience des enquêtes auprès de migrants. Le projet aura des retombées à la fois au Liban et en Europe. Au Liban, il informera les décideurs publics, les ONG et les institutions internationales présentes sur place sur la situation des populations fragilisées par les crises au Liban. En France et en Europe il permettra de mieux anticiper et définir les politiques d'accueil des migrants du Moyen Orient.
Coordination du projet
Paul Dourgnon (Institut de Recherche et de Documentation en Economie de la Santé)
L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.
Partenaire
Equipe Economie et Management des Organisations de Santé (U1219 de l'Inserm/UB) Inserm/UB
Irdes Institut de Recherche et de Documentation en Economie de la Santé
BAU Beirut Arab University
Aide de l'ANR 104 000 euros
Début et durée du projet scientifique :
mars 2022
- 18 Mois
