L'influence des laboratoires pharmaceutiques sur les comportements de prescription des médecins – MEDPROM
En raison de l’asymétrie d’information existant entre patients et médecins, les décisions de prescriptions sont prises par les médecins. Pour promouvoir leurs médicaments, les entreprises du domaine pharmaceutique dépensent des montants considérables auprès des médecins, en finançant la participation à des conférences, en dons et en cadeaux. L’ampleur des relations entre les professionnels de santé et l’industrie pharmaceutique, et l’in?uence de la promotion sur les comportements de prescription des médecins, constitue de ce fait un enjeu majeur pour la régulation des dépenses de santé et la soutenabilité de notre système de santé. En effet, la promotion de la part des laboratoires peut être bénéfique si elle fournit de l’information aux médecins, qui les conduit ensuite à prescrire des traitements associés à de meilleurs gains en santé. Mais elle peut aussi être coûteuse et inefficace si ces prescriptions ne résultent que du contrat moral qui lie les médecins aux firmes et les conduit à prescrire des traitements qui sont moins efficaces et/ou plus couteux.
Ce projet vise à analyser le rôle des relations entre industrie pharmaceutique et médecins, et plus précisément l’impact de la promotion des médicaments sur les comportements de prescriptions des médecins en France. Pour cela, nous mobiliserons un large éventail d’outils de l’analyse microéconomique : théorie microéconomique, modélisation économétrique à partir de larges bases de données administratives, testing et expérimentation en laboratoire.
Notre projet s’articule autour de 2 grandes questions. D’une part, nous testerons si les médecins ayant des relations contractuelles avec l’industrie pharmaceutique prescrivent plus de médicaments produits par ces laboratoires. Nous analyserons également si cela les conduit à des prescriptions plus couteuses et / ou moins efficaces, que celles qu’ils auraient eues en l’absence de relations financières. Pour cela, nous mobiliserons deux bases de données administratives, longitudinales et exhaustives sur les médecins en France, à savoir la base de données « Transparence Santé » appariée aux données de l’Assurance Maladie. Une seconde analyse sera menée grâce à un testing auprès des médecins, ce qui est la seule façon de documenter la plus ou moins grande efficacité des traitements prescrits.
D’autre part, notre seconde question de recherche vise à distinguer, dans la réponse des médecins aux relations contractuelles qu’ils ont avec les laboratoires, ce qui relève du supplément d’information apportée par l’industrie pharmaceutique, de ce qui relève du pur incitatif financier. Nous répondrons à cette question en développant un modèle théorique dont les prédictions seront testées grâce à une expérimentation.
L’intégralité de ce projet sera menée avec une équipe aux compétences variées et complémentaires en micro-économie, ainsi qu’avec des médecins de santé publique et une psychologue.
Coordination du projet
ANNE-LAURE SAMSON (Université Paris Panthéon Assas)
L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.
Partenariat
LEM Lille - Economie et Management
ASSAS Université Paris Panthéon Assas
Aide de l'ANR 363 272 euros
Début et durée du projet scientifique :
- 42 Mois