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CE27 - Culture, création, patrimoine

La résilience des sociétés protohistoriques: stratégies d'adaptation et transformations culturelles durant le 2e millénaire avant notre ère en Asie centrale méridionale – TRANSOXUS

Résumé de soumission

Ce projet vise à étudier les stratégies d’adaptation socio-économiques et environnementales des civilisations dans un contexte de bouleversements plurifactoriels pouvant mener à l’effondrement. Faisant écho aux situations difficiles auxquelles notre société contemporaine fait face, le projet se penchera sur un cas emblématique encore mal documenté, la disparition en Asie centrale de la civilisation de l’Oxus et la formation des cultures Sine Sepulchro lors de la transition entre les âges du Bronze et du Fer (vers 1500 av. n.è.). Alors qu’aucune cause directe unique de cette disparition n’a pu être identifiée, le projet vise à interroger les transformations sociétales en se concentrant sur les processus d’adaptation lors de cette transition et de la période qui suit. Les stratégies déployées paraissent en effet avoir été fructueuses puisque l’âge du Fer ancien est caractérisé par une extrême stabilité pendant cinq siècles. Pourtant, cette période charnière reste peu étudiée car longtemps considérée comme une période de déclin provoquée par des « invasions barbares ».
Afin de contribuer à une meilleure compréhension des interactions entre les sociétés humaines et leur milieu lors de cette transition, le projet TransOxus entend questionner la résilience sociétale à l’échelle locale. Il se concentrera sur une zone de peuplement récemment découverte dans le sud de l'Ouzbékistan, l'oasis de Kayrit. Celle-ci est unique, car plusieurs sites datés de cette période de transition y ont été recensés et constituent le seul ensemble d’habitat connu en zone d’altitude et en contact avéré avec des cultures d’origine steppique du nord de l’Asie centrale, qui ont certainement joué un rôle dans ce phénomène.
Ce projet pluridisciplinaire combinera archéologie, bio-archéologie, géophysique, géographie et SIG. Il est organisé autour de deux axes principaux et prévoit trois missions de terrain et un important volet d’analyses en laboratoire. Le premier axe visera à documenter et caractériser diachroniquement la culture matérielle et les habitats de l’oasis de Kayrit, et inclura des prospections géophysiques sur les divers sites recensés, des sondages archéologiques et un volet d’étude de la production matérielle. Ces études contribueront à notre compréhension du type d’habitat, de l’occupation du territoire, de la culture matérielle et des pratiques socio-économiques et délivreront un cadre chronologique fiable qui s’appuiera sur un programme de datations radiocarbone. Le deuxième axe de recherche visera à reconstituer les pratiques agricoles et la relation des habitants de l’oasis avec leur environnement. Des études archéobotaniques (analyses des macro-restes botaniques, phytolithes, isotopes) viseront à documenter l’interaction entre l’homme et les plantes. Des études géoarchéologiques et géographiques permettront de reconstituer l’environnement ancien et d’évaluer les ressources et contraintes existantes, de documenter les stratégies de subsistance et d'exploitation (zones cultivées, jardins ou parcs à bétail) et d’identifier et dater les réseaux d'irrigation. Elles s’appuieront sur des prospections, des sondages à la tarière et des analyses de sédiments (granulométrie, dosages en matière organique et carbonates de calcium, datations OSL et C14). Un intérêt particulier sera également porté aux pratiques agricoles actuelles en zone de montagne, encore très traditionnelles. Toutes les données obtenues ainsi que celles disponibles dans la littérature scientifique sur d’autres types de sites voisins (pétroglyphes, kourganes) seront intégrées dans un système d’information géographique, permettant une lecture et une interrogation des données multiscalaires, au niveau du site et de l’oasis puis au-delà.

Coordination du projet

Johanna Lhuillier (ARCHEORIENT ENVIRONNEMENTS ET SOCIETES DE L'ORIENT ANCIEN)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenariat

ARCHEORIENT ENVIRONNEMENTS ET SOCIETES DE L'ORIENT ANCIEN

Aide de l'ANR 380 994 euros
Début et durée du projet scientifique : novembre 2021 - 36 Mois

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